Nous avons interviewé pour vous un membre du Réseau AlumnEye ayant passé les processus de recrutement en Asie, il y décrit son Assessment Center dans une prestigieuse Banque d’Affaires, à Hong Kong.

Pourquoi postuler pour un Summer Internship en Asie 

 

J’ai choisi de postuler pour un Summer Internship en Asie, à Hong Kong plus précisément, et non à Londres comme la plupart de mes camarades. Après un stage puis un échange en Asie, je souhaitais évaluer les opportunités potentielles dans cette région du monde, en dehors des traditionnels VIE proposés par les banques françaises. Par ailleurs, le choix d’une localisation différente de Londres m’apparaissait comme un élément de différenciation important. Enfin, une  troisième raison m’avait poussé à postuler à Hong Kong : les perspectives d’embauches. Si la City a plutôt tendance à détruire des postes à l’heure actuelle, l’Asie, sans être l’Eldorado, me semblait offrir des perspectives moins bouchées.

 

Quelle différence y a-t-il entre les processus de recrutement en Asie et en Europe ?

Dans un premier temps, absolument aucune. Ayant précédemment postulé pour les programmes de Londres, il s’agit des même dossiers et des mêmes tests numériques en ligne. Pour certaines banques, il ne s’agit que d’une localisation géographique à ajouter au moment des candidatures en ligne.
Néanmoins, dès le début des entretiens téléphoniques, il s’agit de justifier son choix quant à la destination demandée. Apparemment peu d’européens, et surtout très peu de français postulent en Asie à travers les programmes institutionnels, ce qui crée une curiosité réelle de la part des RH comme des opérationnels. Contrairement à ce qu’on peut attendre à Londres, il faut dans ce cas savoir démontrer son « engagement pour l’Asie », soit la cohérence de notre demande avec notre projet professionnel et nos expériences précédentes.
Enfin, au niveau des entretiens en face à face, certaines banques en Asie ont maintenu de véritables Assessment Centers : invitations sur plusieurs jours avec vols et hôtels pris en charges, nombreux entretiens et simulations diverses, rencontres avec des opérationnels récemment embauchés… Certaines banques cependant, dans un souci d’économies, réalisent l’ensemble du processus de sélection par téléphone pour les candidats ne résidant pas en Asie.

Un autre membre du Réseau AlumnEye travaillant à HK : « Le processus pour les Summers sont très similaire à celui pratiqué à Londres. Quelques détails peuvent changer selon les banques, mais l’ensemble du processus est comparable, avec parfois la caractéristique d’être moins rigide et structuré au niveau des entretiens.

La procédure pour les VIE est la même que partout ailleurs.

Pour un Off-Cycle une très grande importance est accordée au networking et à votre profil LinkedIn. Quasiment tout les off-cycle en Asie ont été trouvés par des prises de contacte par LinkedIn suivis par des rencontres sur place. Sur ce point précis il y a donc un avantage a être sur place, le networking est réellement plus présent qu’en Europe. Il faut s’appuyer sur la communauté des expatriés qui est souvent très solidaire : ses membres sont souvent contents d’aider un jeune qui montre de la volonté. »

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Les programmes asiatiques sont-ils moins sélectifs ?

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Si le niveau des candidats sur place est particulièrement élevé, notamment du point de vue académique, avec des candidats quasi exclusivement issus des meilleures universités anglo-saxonnes, l’école n’est pas une barrière infranchissable. Pour preuve, les RH d’une banque américaine m’ont avoué n’avoir jamais entendu parler de mon école avant de recevoir ma candidature. En revanche, il s’agira pour les candidats non asiatiques de véritablement démontrer sa « compatibilité » avec le marché asiatique et son engagement à long terme.

Dans la plupart des banques une application en Europe n’empêche pas de faire une application en Asie.

Comme dans toutes les banques anglo-saxonnes, les expériences extra-scolaires démontrant des capacités de travail en équipe et d’engagement seront les éléments de sélection déterminants.

Un autre membre du Réseau AlumnEye nous donne l’exemple de chez J.P Morgan :

« Il y aura en tout 57 summers entre HK et Singapour en S&T, M&A et Asset Management. Cette année parmi eux on compte seulement deux stagiaires occidentaux (d’une grande école parisienne). Tous les stagiaires sortent d’une grande université anglo-saxonne ou chinoise :

-Wharton, Harvard, Yale, Stanford, Columbia, MIT, Carnagie Mellon

-Oxford, Cambridge, LSE, LBS, Imperial

-PKU, HKU »

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Faut-il parler chinois pour postuler en Asie ?

Il n’est pas nécessaire de parler le mandarin, néanmoins la grande majorité des étudiants sélectionnés parlent au moins une langue asiatique. ll est possible par exemple d’être Sales en Asie sans parler la langue locale si les clients du service sont par exemple des Hedge funds américains, mais en effet il y a moins de chance.

 

Quelles sont les nationalités présentes dans les banques en Asie ?

Contrairement aux idées reçues, il y a énormément de non-asiatiques dans les banques d’investissements à Hong Kong ou Singapour. Les Australiens, Anglais et Américains sont particulièrement nombreux, et les Français sont bien représentés, notamment en finance de marché sur les postes de trading et structuration exotiques (pour certaines équipes de structuration, la maîtrise du français est même un point positif). Compte tenu de cette grande diversité, les RH ont érigé en principe fondamental la parfaite maîtrise de l’anglais pour le recrutement lors de programmes institutionnels, bien davantage qu’à Londres, selon les RH auxquels j’ai eu affaire.

S’il est donc possible de participer aux programmes de recrutement asiatique de plus grandes banques d’investissement, il est nécessaire de garder à l’esprit que pour tous les métiers de vente, la plupart des établissements auront tendance à privilégier les locaux ou du moins ceux qui parlent les langues locales. Les banques françaises font le même constat aujourd’hui, au détriment des francophones. Sortir de la zone européenne, c’est aussi se confronter à une autre concurrence, dans laquelle la grande majorité des diplômes européens font pâle figure face aux étudiants de l’Ivy League, massivement représentés. Pour les métiers les plus techniques, du trading exotiques à la structuration, les profils des diplômés français sont en revanche très adaptés, compte tenu notamment de l’impressionnante présence des ingénieurs francophones. Loin d’être l’El Dorado souvent dépeint depuis Paris, l’Asie représente néanmoins une opportunité réelle pour les profils les plus techniques ou déjà familiers avec cette partie du monde.

Maxime

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