Issu d’une école de commerce post-bac, Thomas est actuellement en année de césure. Cet été, il aura la chance de participer au Summer Internship de Barclays en Investment Banking. Comment cet étudiant d’une école « non-target » a-t-il réussi à obtenir cette offre ? Dans cette interview, il vous raconte ses process, mais surtout ce qui, selon lui, a fait la différence.

Bonne lecture !

 

Bonjour, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Thomas, je suis étudiant dans une école de commerce post-bac et je suis actuellement en année de césure. Avant de commencer mes études supérieures, et parallèlement au lycée, j’étais footballeur professionnel. J’étais au centre de formation d’une équipe de Ligue 2 et je faisais partie de l’équipe nationale des U19. Après le Baccalauréat, je me suis dirigé un peu par hasard vers une école de commerce post-bac et c’est lors de ma 2ème année que j’ai décidé de m’orienter vers la finance. J’avais de très bons résultats, ce qui m’a donné la possibilité de faire un échange universitaire à Warwick, au Royaume-Uni. C’était très intéressant, car il y avait beaucoup d’événements de networking et c’est à ce moment que j’ai commencé à réellement m’intéresser aux Summers. Actuellement en césure, j’ai eu l’opportunité de faire un stage chez Air Liquide en trésorerie avant de devenir stagiaire en M&A dans une top boutique parisienne. J’ai commencé à candidater aux Springs et Summers assez tôt, notamment dans les Américaines (j’étais en process chez Morgan Stanley), avant de décrocher finalement une offre de Summer chez Barclays.

 

Peux-tu nous parler de ton process chez Morgan Stanley ?

Morgan Stanley a été une petite expérience très enrichissante. J’ai participé à un évènement qui m’a permis d’intégrer le processus de recrutement du Summer Program 2018, mais malheureusement je ne suis pas allé au bout. Cela dit, ce fut pour moi un très bel entraînement pour mes entretiens chez Barclays.

 

Air Liquide, M&A, Morgan Stanley, Barclays… Comment expliques-tu cette réussite qui peut sembler un peu surprenante ?

Je pense que Warwick m’a bien aidé pour décrocher mon Summer Internship, notamment parce que l’école était beaucoup plus target que la mienne, apportant ainsi plus de crédibilité à mon CV. Il y avait énormément d’évènements networking, ce qui m’a permis de rencontrer des professionnels, d’en savoir plus sur les métiers, sur les process, et de me créer un réseau. Aussi, mon passé de sportif de haut niveau suscite souvent la curiosité et la sympathie des personnes avec qui je discute, aussi bien les garçons que les filles pour le coup. Tous ces éléments me permettent d’accroître mes chances de temps en temps. Je reçois également beaucoup de refus, mais c’est le jeu !

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Parlons un peu de ton stage actuel : comment ça se passe en M&A ?

Je dirais que ça se passe bien, enfin j’espère que mon travail est satisfaisant. Les missions sont très variées, j’adore ça. Je travaille sur 6-7 dossiers, tous dans des secteurs différents. Certains concernent des projets et/ou des entreprises basées en France, d’autres en Afrique, d’autres aux USA. Je bosse sur des sujets de M&A, des sujets de financement et refinancement, un dossier en levée de fonds, etc. C’est extrêmement diversifié. Après, ça va tellement vite entre les dossiers que l’on a pas forcément le temps de bien comprendre tous les enjeux, il faut donc profiter du moindre moment de calme pour prendre un peu de recul, prendre le temps de relire des documents, de comprendre 2-3 points, de faire des recherches sur Internet pour obtenir plus d’informations, et surtout pour éviter de poser des questions bêtes aux analystes !

 

Au quotidien, ça donne quoi ?

Les semaines passent très vite et le rythme est soutenu même si ça reste très variable. C’est aussi ça que j’aime. Le travail et les missions arrivent de manière aléatoire et c’est vraiment différent des tâches redondantes que l’on peut faire d’une semaine à l’autre dans d’autres secteurs. Ici, c’est vraiment rare de faire quelque chose de routinier, les seules choses redondantes ce sont les “markets updates” à faire. Bien sûr, il y a une partie du travail qui peut parfois être moins amusante, fastidieuse et intellectuellement inintéressante, mais c’est très rare.  J’ai énormément appris en très peu de temps.

 

L’ambiance est bonne malgré ce rythme soutenu ?

J’apprécie beaucoup l’ambiance. Les analystes sont bienveillants et ça fait toujours plaisir de recevoir des remerciements lorsque l’on rend un travail. On se sent utile et valorisé. Je trouve qu’il y a également beaucoup de confiance. Parfois (je dis bien parfois) on a beaucoup de liberté sur le drafting de slides. Ça fait vraiment plaisir de savoir que notre travail est de qualité, et qu’il va être utile. L’ambiance entre les stagiaires est très bonne. On n’hésite pas à s’entraider, à se partager les tips qui font gagner un temps fou. C’est vraiment différent des clichés que j’ai pu lire sur la finance et le M&A en particulier. Au final, aucun stagiaire ne travaille sur le même dossier qu’un autre, mais ça reste super collaboratif. Pas besoin d’aller en startup pour avoir l’esprit “team work”.

 

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Que gardes-tu de tes années foot ?

Quelque part le sport m’a aidé pour l’état d’esprit. Quand j’ai découvert le monde de la finance et notamment le M&A, pour moi, c’était un milieu totalement fermé et inaccessible. À partir de ce moment, c’était un challenge, comme de devenir joueur professionnel. J’ai tout donné pour y accéder. C’était devenu une obsession, j’étais à la recherche de la moindre information, à préparer toutes les questions. C’était un travail long et fastidieux, mais qui a fini par payer. Et comme je l’ai dit juste avant, cela reste un atout pour moi lors des entretiens, j’ai des choses sympas à raconter, on se souvient de moi.

 

Quels ont été, selon toi, les éléments clés pour décrocher ton Summer chez Barclays ?

J’ai réfléchi et construit mon parcours avec des expériences professionnelles en adéquation avec mon objectif de carrière, donc un stage en contrôle financier chez Air Liquide qui était très formateur et après du M&A dans une structure reconnue sont les premiers éléments clés. Le networking m’a également aidé dans la mesure où, par exemple, un alumni de Warwick chez Barclays m’a accompagné tout au long du process et m’a conseillé pour mon CV. Après ça, c’était à moi seul de faire mes preuves, comme n’importe quel candidat lambda. Mais ce qui m’a réellement aidé à décrocher cette offre, c’était le travail effectué en amont. J’avais la volonté de réussir et de décrocher un Summer et j’ai cherché tout ce qui pouvait m’aider à y arriver.

 

Comment as-tu fait pour te préparer au processus de recrutement ?

La première étape, c’était la formation AlumnEye. Je l’ai trouvé très enrichissante et elle m’a donné toutes les clés pour réussir. Ensuite, j’ai contacté quelques alumni de Warwick afin de pouvoir être en contact avec au moins un banquier par banque, et qu’ils puissent m’épauler tout au long du process de recrutement. Puis j’ai préparé toutes les questions basiques auxquelles il faut s’attendre et toutes les questions techniques plus précises sur la branche que je visais. Il est important de préparer tout cela avant, car une fois le process de recrutement lancé, on n’a plus le temps de préparer toutes ces questions, ça va très vite. Chez Morgan Stanley, j’ai eu affaire à un process de recrutement très classique. Barclays avait un process un peu différent, car j’ai seulement eu une étude de cas, un test numérique, ainsi que des entretiens plus orientés fit, et enfin l’interview vidéo pour laquelle j’avais préparé toutes les questions auparavant. La seule raison pour laquelle les choses se sont faites presque naturellement, c’est l’entraînement et la préparation que j’avais effectués.

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Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui n’est pas dans une école cible ?

Quand tu as un objectif en tête, il ne faut pas le lâcher, il faut devenir obsédé par ça. Tu te dois de chercher le plus d’informations possible, pour cela il faut lire des forums, des blogs, savoir comment présenter son CV, connaître toutes les étapes, faire du networking, et ne rien laisser au hasard. Sois aussi préparé moralement aux refus, car ils seront nombreux au début. Tu seras sûrement démotivé, mais c’est justement à ce moment-là qu’il ne faut pas perdre espoir, et au contraire, redoubler d’efforts, parce que le travail paie toujours ! Courage !

 

Merci à Thomas pour cette interview !