Univers très discret et assez peu connu des étudiants en finance qui désirent s’orienter vers le Wealth Management ou la gestion d’actifs, le family office n’en est pas moins intéressant. Ces structures prestigieuses au service des plus fortunés trouvent leur origine aux Etats-Unis dans la deuxième moitié du 19ème siècle lorsque de grandes familles d’industriels, telles que les Rockefeller, décident de créer des structures uniques ayant pour mission la gestion exclusive du patrimoine familial. En outre, leur principal objectif, centré sur la préservation de l’harmonie familiale et la défense des intérêts patrimoniaux des membres fondateurs, s’inscrit dans une vision à long terme et transgénérationnelle. Ces structures constituées et gérées en interne se consacrent alors uniquement à la structuration et à la préservation de la fortune familiale, d’où le terme de single-family office employé pour désigner ces organisations. A cette époque, très peu de familles d’entrepreneurs ont accès aux services d’un office entièrement dédié à l’administration de leur patrimoine. Au cours des décennies suivantes, on constatera ainsi la création, sans véritablement parler de démocratisation de la gestion de fortune, de multi-family offices dirigés par des professionnels offrant des services similaires, à destination cette fois-ci de plusieurs familles et en collaboration avec des prescripteurs extérieurs (notaires, avocats, banquiers, experts-comptables, etc.). Aujourd’hui, cette activité qui s’est surtout développée de manière confidentielle, se dévoile davantage et affiche une croissance certaine, avec pour principales conséquences de belles opportunités de carrière pour ceux qui souhaitent s’orienter différemment après des débuts en banque privée ou banque d’affaires.

 

Une activité qui se développe

Le family office, secteur de niche à fort potentiel

Actuellement, on estime que 20% seulement des clients potentiels sont couverts par les structures de type family office. L’AFFO (Association Française du Family Office), chargée notamment de faire la promotion de la profession en France et ainsi contribuer à sa reconnaissance, a souligné dans un communiqué de presse début 2019, une « croissance forte et régulière année après année du métier de family office ». Son président, Jean-Paul Paluel-Marmont, affirmait en outre que le métier est « de plus en plus – et de mieux en mieux – connu et reconnu par les familles, qui ont parfaitement compris le rôle du family office ». Par conséquent, le secteur devrait connaitre une croissance visible dans la décennie à venir. En effet, l’activité de family office affiche, aussi bien en France que dans le monde en général, un potentiel de développement assez important. Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique. Tout d’abord, les entreprises familiales se portent relativement bien et se développent plus rapidement qu’auparavant, ce qui a pour effet d’accélérer leur cycle de vie économique. Ainsi, selon Jean-Paul Paluel-Marmont, « les entreprises se développent et se vendent actuellement de plus en plus vite, gonflant ainsi les patrimoines familiaux. » Dans ce contexte, les transmissions d’entreprises familiales sont plus fréquentes, et mettent en lumière la volonté des descendants de préserver et de pérenniser les actifs hérités. Également, l’accélération du cycle économique des entreprises, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies, a permis la constitution et l’émergence de fortunes conséquentes. C’est une analyse que partage aussi Bernard Camblain, Vice-président de Meeschaert Family Office, lorsqu’il fait remarquer que « la croissance est régulière, notamment avec la multiplication des fortunes générées par les fondateurs de start-up ». A titre illustratif, le Wall Street Journal soulignait dans un article (New Force on Wall Street : The ‘Family Office’, March 9, 2017) la hausse du nombre d’individus fortunés milliardaires, conséquence de la rapidité avec laquelle les entrepreneurs de Wall Street et de la Silicon Valley ont constitué des fortunes, ainsi que d’une forte activité M&A et une hausse des IPOs. Les résultats d’une étude menée par EY et citée dans cet article, démontraient même que sur les 10 000 family offices recensés dans le monde, plus de la moitié avait été créée durant les 15 dernières années.

 

L’émergence de nouveaux besoins : une source de croissance pour le FO

L’essor du family office à l’échelle mondiale s’explique par trois facteurs principaux. Premièrement, la crise financière a engendré une perte de confiance de la part des investisseurs privés envers les marchés financiers. Désormais, les entrepreneurs et familles d’industriels semblent donc davantage enclins à recevoir des conseils avisés sur les produits financiers alternatifs comme les investissements en non coté, qu’il s’agisse de private equity, de dette privée ou de dette infrastructure. Ensuite, étant donné la taille conséquente des patrimoines visés par le family office et la complexification des besoins en structuration patrimoniale, notamment dans un contexte d’internationalisation des activités et de mobilité géographique, le développement d’expertises plus spécifiques au sein des boutiques de family office devient nécessaire. Cette tendance a pour conséquence d’étendre le champ d’intervention des spécialistes du family office. Ainsi, de nombreux mono-family offices mandatent des multi-family offices lorsqu’ils n’ont pas les ressources requises en interne. D’autres structures se métamorphosent même en multi-family office afin de renforcer leurs capacités. Christophe Achard, Président du multi-family office Intuitae et administrateur de l’AFFO, a notamment remarqué, au sein de sa clientèle, cette évolution dans la composition du patrimoine et les stratégies d’investissement de certaines familles. Thierry de Poncheville, Vice-président de l’AFFO, observe en outre « une internationalisation des familles, de leur patrimoine et même de certains de leurs membres qui partent vivre à l’étranger, pour des raisons personnelles ou professionnelles ». Face à cette dimension davantage internationale de la gestion de fortune, les family offices doivent faire preuve d’adaptabilité et de compétences pointues afin de conseiller au mieux leurs clients sur des problématiques aussi variées que les régimes matrimoniaux, la succession ou l’investissement immobilier à l’étranger. Enfin, le développement du family office est porté par l’image de marque et le symbole que renvoie le métier, conférant à la fois un prestige et un certain statut social aux professionnels et clients du secteur.

 

Malgré la croissance, un secteur confidentiel et relativement opaque

Néanmoins, malgré cette croissance visible, le family office reste un secteur de niche relativement fermé, du fait notamment des contraintes d’accessibilité en matière de patrimoine et d’actifs à confier. A ce titre, l’AFFO estime que seuls les patrimoines à partir de 20 millions d’euros (cela reste bien entendu une estimation) peuvent potentiellement faire appel aux conseils et services d’un multi-family office. En ce qui concerne les mono-family offices, réservés à quelques milliers de familles fortunées à travers le monde, les seuils d’accès en matière d’actifs à placer se situent bien au-delà des niveaux observés en multi-family offices.

Aussi, le monde du family office représente un marché relativement opaque et protéiforme, dans la mesure où l’appellation même de family office n’est pas clairement définie et régulée. Partant, de nombreux gestionnaires d’actifs et sociétés de gestion privée ont la possibilité de lancer une activité de family office, certains n’ayant pourtant ni les compétences techniques, ni le modèle d’affaires adéquats. Il est, par conséquent, nécessaire de bien différencier les véritables family offices des cabinets de gestion privée qui ajoutent le terme family office à leurs offres de conseil.

Enfin, dans cet environnement plutôt opaque, se pose notamment la question de la rémunération des family officers. Selon la charte développée par l’AFFO, ces derniers doivent se rémunérer majoritairement en honoraires. Les rétrocessions sont possibles à condition qu’elles ne représentent qu’une petite fraction de la rémunération et qu’elles soient explicitées au client.

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Qu’est-ce qu’un family office ?

Une structure de conseil dédiée aux familles d’entrepreneurs

Un family office est une structure plus ou moins indépendante dédiée à des personnes et familles très fortunées. De fait, leur clientèle cible correspond à celle que les banques privées qualifient généralement d’UHNWI pour Ultra High Net Worth Individuals, des individus qui sont prêts à placer plusieurs dizaines de millions de dollars d’actifs.

Les family offices conseillent dans la majorité des cas des familles entrepreneuriales qui sont confrontées à deux problématiques. D’une part, ces entrepreneurs démontrent un besoin de diversification de leur patrimoine familial lorsque ce dernier est constitué pratiquement exclusivement de la société d’exploitation. Le besoin de diversification est fondamental dans la mesure où les familles prennent le rôle d’actionnaires et doivent donc chercher les ressources nécessaires au développement de leur entreprise. Cet objectif exige un choix pertinent des actifs et des gérants de la société ainsi qu’une consolidation des comptes, une gestion efficace des risques et du reporting. D’autre part, les familles font face à des enjeux de gouvernance et de transmission des actifs aux générations futures.

 

Deux modèles de family offices 

Les mono-family offices sont les plus répandus. En Europe par exemple, on en recense aisément quelques milliers. La plupart des dynasties industrielles ont leur propre family office, majoritairement sous la forme d’une holding familiale. Ensuite, on relève les multi-family offices indépendants, dont le capital est détenu par les associés. On en compte quelques centaines en Europe et quelques dizaines en France. Enfin, les multi-family offices bancaires, sont par définition, des structures adossées à des banques privées, généralement des pure players comme Rothschild & Co, Neuflize OBC ou Pictet.

Initialement, tous les family offices actifs étaient des mono-family offices (ou single-family offices). Ces structures exercent leur activité pour le compte d’une seule famille qui est leur actionnaire, généralement sous la forme d’une holding familiale. La mission des mono-family offices est de gérer l’ensemble des problématiques liées à la détention d’un patrimoine important. Il s’agit en outre pour les family officers de gérer l’existant, c’est-à-dire faire prospérer ce patrimoine dans un cadre transgénérationnel avec un objectif de transmission à long terme.

Les multi-family offices ont peu ou prou les mêmes objectifs que les mono-family offices à la différence que les premiers ont élargi leurs capacités pour pouvoir traiter plusieurs familles. Le family office de la dynastie Rockefeller par exemple (The Rockefeller Family Office) a initialement été créé pour servir uniquement les intérêts patrimoniaux de la famille. Aujourd’hui, cette même structure conseille plus de 250 clients. Ces boutiques, par nature plus agiles, ont connu une croissance importante ces dernières années, portée en outre par une demande grandissante de conseils de la part des familles.

 

Que fait concrètement un family office ?

Le métier de family officer est consubstantiel à une entreprise familiale. Ces entreprises familiales sont en effet un vivier pour les family offices puisqu’elles représentent environ 83% des entreprises actives dans l’économie française, 23% des grandes entreprises, 47% des ETI et 84% des PME. Ces entreprises familiales sont concernées par leur croissance, leur maitrise des risques, l’évolution de leur gouvernance jusqu’au moment clé de la transmission. Ainsi, Jean-Marie Paluel-Marmont, précise que « l’entrepreneur a alors besoin d’un chef d’orchestre qui ait une vision globale et transgénérationnelle du patrimoine de la famille. Le family office coordonne différents corps de métier (financiers, fiscalistes, avocats, spécialistes immobiliers, juristes) avec lesquels il va identifier et analyser les besoins de la famille, la conseiller dans la gestion de ses actifs financiers, ses investissements, ses projets de transmission, de gouvernance ou en encore de philanthropie, puis en assurer le suivi ».

En outre, les grandes fortunes ne pensent pas seulement leur patrimoine selon les liquidités qu’elles possèdent sur leurs comptes bancaires. Dans la majorité des cas, leur vision est bien plus globale : on parlera plus d’« asset management » que de « personal finance ». Leurs préoccupations sont diverses et complexes. Il ne s’agit donc pas seulement de maximiser la valeur des actifs, il faut être également capable de diversifier et de préserver dans le temps ces ressources. Dans cette perspective, le rôle du family office est d’avoir une approche holistique et exhaustive des enjeux patrimoniaux. « Nous rendons des services à la carte, selon les besoins du client. Pour certains, ils sont très larges : de la gestion des contrats de travail du personnel à l’accompagnement fiscal et à la mise en place d’un pacte Dutreil, par exemple pour la transmission de l’entreprise familiale » témoignait au quotidien Les Echos Alexandra Lanée, Directrice du conseil patrimonial de Mansartis. « Le family officer peut être amené à accompagner son client chez un spécialiste extérieur, il doit donc trouver le bon intervenant. Typiquement, pour le pacte Dutreil, seuls quelques notaires sont vraiment experts sur la place de Paris. Nous sommes là pour régler sa problématique, avec l’appui, si nécessaire, des meilleurs spécialistes. » ajoutait-t-elle.

La mission des family offices s’articule autour de quatre grands axes d’intervention : la gestion d’actifs et la stratégie d’investissement (actifs financiers, immobiliers ou investissements en non coté), la coordination globale des prescripteurs (gérants, notaires, avocats, fiduciaires, banquiers, experts en philanthropie, employés, etc.), le secrétariat privé et l’accompagnement transgénérationnel.

Le family office devra donc mettre en place des moyens d’optimisation fiscale, gérer les actifs financiers, réaliser des investissements immobiliers, organiser les œuvres de bienfaisance et la création de fondations, assurer le suivi administratif de manière globale, tout en maitrisant les coûts et les risques financiers et juridiques pour le client. Également, le métier de family officer a une dimension très intime puisqu’il exige de s’immiscer dans la vie personnelle de ses clients : régler leurs conflits juridiques en trouvant les bons professionnels (avocats, notaires, etc.) dans le cas d’une séparation par exemple, organiser et planifier un ensemble d’éléments très personnels : gestion de carrière, scolarité ou études des enfants, expatriation, acquisition d’objets d’art, de terres de vignobles, etc. Le family office agit ainsi comme un service de conciergerie très haut de gamme. Avant tout, cette gestion s’inscrit dans un schéma à long terme, motivé par la volonté de préserver les ressources de la famille au travers des générations.

A cet effet, les family offices emploient un ensemble d’experts, justifiant bien souvent d’une expérience conséquente dans leurs domaines respectifs.

 

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Le métier de family officer, quel profil pour travailler dans un family office ?

Selon François Mollat du Jourdin, Président de MJ & Cie Family Office, le métier de family officer est différent de celui du banquier privé : « A la différence du private banker dont le métier est avant tout de collecter et gérer des actifs financiers, le family officer conseille de grands patrimoines (pas forcément financiers) mais est censé ne rien vendre. Son panel d’intervention est beaucoup plus large (investissements hors financier, structuration, administration et accompagnement de la famille). A défaut de tout connaître, il est chargé d’identifier la bonne information et le bon spécialiste au bon moment. Il agit comme un maître d’œuvre, un chef d’orchestre ». Le family officer est caractérisé par sa totale indépendance dans le conseil. En général, il est rémunéré en honoraires. « Il est donc rarement en conflit d’intérêts sur les opérations qu’il pilote », explique Guillaume Jalenques de Labeau, PDG de Mansartis.

Ainsi, les profils expérimentés représentent la majorité des recrutements dans ces boutiques. En effet, « [celles-ci] recrutent principalement trois grands types de profils : les profils financiers en ingénierie patrimoniale, les profils juridiques agiles à l’international et des spécialistes de l’investissement immobilier », précise Harold Valat, associé chez Vauban Executive Research.

Dans cette optique, il n’y pas vraiment de formation idéale même si les professionnels du secteur apprécient un excellent parcours académique au sein d’un master en gestion de patrimoine, en gestion d’actifs ou un master spécialisé en finance dans les « top écoles ».

Avant tout, c’est bien l’expertise d’une personne qui permettra son recrutement dans l’une de ces structures qui sont généralement constituées d’équipes réduites et qui ne laissent donc pas de place à l’erreur. Martin Louvet, associé chez Yourway Human Ressources, admet d’ailleurs que « le family office est un secteur très fermé qui recrute souvent parmi ses prestataires ». Beaucoup de candidats à des postes en family office ont ainsi travaillé en banque (direction financière, Analyste M&A ou PE), en cabinet d’avocat ou de notariat.

Malgré la prépondérance de profils seniors, les profils plus juniors peuvent tenter leur chance en family office. François Mollat du Jourdin confiait notamment à l’Agefi que « l’expérience et la maturité sont des prérequis c’est vrai, mais on trouve des trentenaires dans les family offices. »

Enfin, les prétendants au métier de family officer doivent faire preuve d’une grande fiabilité et être prêts à s’engager dans un univers extrêmement exigeant qui demande une réelle appétence pour les problématiques propres à un contexte d’entreprise familiale et un vrai sens de la relation humaine. Par conséquent, les soft skills sont essentiels pour faire carrière dans ce milieu qui demande une grande agilité intellectuelle : être capable de tenir des discussions sur des sujets variés tout en faisant preuve de modestie est impératif. Il y a ainsi une vraie dimension psychologique dans le family office. Marie-Noëlle de Pembroke, fondatrice de Le Family Office Autrement avance que « [les family officers sont] là pour fluidifier les rapports, objectiver les éléments de prise de décision ». Selon Jean-Marie Paluel-Marmont, les family offices sont « sollicités notamment pour éviter l’éclatement de familles. Et cet élément essentiel n’entre pas dans un pur ratio de rentabilité. ».

 

Une alternative pertinente après une première partie de carrière en BFI ?

Pour de nombreuses personnes travaillant désormais en family office, leurs précédentes expériences en banque d’investissement ou en cabinet d’avocat, ont été un véritable tremplin pour intégrer le milieu de la gestion de fortune. Leurs motivations pour rejoindre le family office sont multiples : jouir d’un rythme de travail plus humain, développer un esprit entrepreneurial, élargir ses domaines de compétences, avoir davantage de contact avec les clients, etc. Jorge Frey, Senior Partner chez Macuard Family Office, explique par exemple que, « arrivé à un certain âge, beaucoup de banquiers reconnaissent que la carrière n’est pas tout. Pour beaucoup, l’accent donné aux ventes, comme c’est le cas dans les banques, ne leur suffit pas ». Les personnes qui s’orientent en family office après une carrière en banque d’investissement ou en cabinet d’avocat cherchent généralement une activité plus complète, axée sur le conseil client et qui demande donc à la fois un véritable sens de la relation humaine et un esprit entrepreneurial. « Les avocats et les notaires sont très tournés vers le conseil, il n’y a pas de sous-jacent commercial comme dans d’autres professions. Je vois souvent d’anciens avocats ou notaires rejoindre des family offices. Ce qui est important dans ce métier, c’est de pouvoir développer sa clientèle, il faut avoir l’esprit entrepreneurial et les jeunes profils ont souvent cet état d’esprit » exprime, pour sa part, Arnaud Gosset-Grainville, Associé chez Sagis Asset Management qui propose des services de family office à des clients particuliers.

Néanmoins, les banquiers d’affaires doivent s’attendre à un changement notable en ce qui concerne l’approche de travail et le rythme. Jorge Frey relève notamment que « la plupart des gens qui sont nouveaux dans le secteur sont confrontés à un choc culturel. Alors que dans une grande banque, les collaborateurs travaillent de manière réactive, les employés d’un family office doivent, quant à eux, agir de manière proactive. ». Être family officer demande principalement une grande ouverture d’esprit et une capacité à s’adapter. Par exemple, il faut être prêt à gérer des actifs peu traditionnels comme des vignobles ou des chevaux de course, savoir affronter des problèmes d’ordre juridique ou fiscal dans des contextes de multi-juridiction.

In fine, le métier de family officer présente de nombreux avantages pour quelqu’un qui souhaite s’émanciper des grandes institutions financières ou se libérer du poids, toujours plus important, des contraintes administratives rencontrées en cabinet d’avocat ou de notariat.

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Où postuler pour travailler en family office ? Quelques noms de boutiques qui recrutent.

Boutiques indépendantes (multi-family offices) présentes en France et en Europe notamment :

  • Mj & Cie

Créé en 2001 par François Mollat du Jourdin, ancien banquier passé par plusieurs banques privées renommées dont le groupe ABN AMRO et Merrill Lynch Private Banking France, désormais Secrétaire général de l’AFFO (Association Française du Family Office) et Président de d’ENFO (European Network of Family Offices), MJ & Cie est le premier multi-family office indépendant en France. Le cabinet qui dispose de deux bureaux, à Paris et Genève, jouit d’une excellente réputation sur la place. Également composé d’une équipe d’experts, pluridisciplinaire et à taille humaine, MJ & Cie revendique un service sur-mesure associé à un véritable savoir-faire à l’international qui lui permet d’accompagner les familles dans des stratégies individualisées et de long-terme.

 

  • Agami Family Office

Après plusieurs expériences notables en trading et gestion privée, François Simon et Laurent de Swarte, décident de créer AGAMI Family Office en 2006. Ce multi-family office conseille et guide les entrepreneurs ainsi que les familles dans l’ensemble de leurs problématiques patrimoniales. Le cabinet dispose d’expertises multiples, notamment en ingénierie patrimoniale, gouvernance familiale, philanthropie et private equity. Outre le family office, AGAMI Family Office a développé deux autres lignes de métier, à savoir AGAMI Corporate (conseil aux dirigeants de PME et ETI) et IMMOBILIER Network (structuration du patrimoine immobilier).

 

  • Intuitae

Aujourd’hui, Intuitae est l’un des principaux family offices en Europe. Présent à Paris, Genève et Luxembourg, le cabinet accompagne plus de soixante familles dont la fortune s’élève à plus de 20 millions d’euros. Intuitae propose l’ensemble des services propres au métier du family office : conseil en placements financiers et investissements en non coté, conseil en immobilier, gouvernance familiale, philanthropie et accompagnement fiscal et juridique. Le cabinet emploie 20 collaborateurs et fait appel à un réseau de plus de 80 spécialistes (avocats, fiscalistes, notaires, etc.). Intuitae est détenu à 100% par ses associés, ce qui lui garantit une totale indépendance dans les conseils délivrés.  Également transparent en ce qui concerne la rémunération, Intuitae se rémunère uniquement en honoraires.

 

  • Macuard Family Office

Fondé en 1998 à Zurich, Macuard Family Office est un multi-family office indépendant, détenu en totalité par ses associés. Macuard Family Office est l’un des leaders du family office en Europe. La prestigieuse boutique suisse associe 4 valeurs fondamentales à son offre de conseil : l’indépendance, la transparence, l’émulation collective et la performance. Depuis sa création par trois associés, Macuard Family Office s’est considérablement développé et modernisé. A ce titre, la société emploie aujourd’hui 27 spécialistes en gestion d’actifs, ingénierie patrimoniale et philanthropie notamment.

 

  • Sycomore Family Office

Sycomore Family Office est né à Paris en 2014 de la fusion entre Financière Margot, Sycomore Asset Management et Sycomore Corporate Finance. La société gère plus d’un milliard d’euros d’actifs, pour une vingtaine de familles conseillées. Le cabinet emploie notamment des experts des marchés financiers et de la gestion d’actifs, la spécialité de la société. Outre la gestion d’actifs, le family office offre une gamme complète de prestations inhérentes au métier de family officer : Corporate Advisory, conseil juridique et fiscal, investissement immobilier, philanthropie et secrétariat privé, etc. Sycomore Family Office est implanté en France et en Europe avec des bureaux à Paris, Lyon et Luxembourg.

 

Family Offices bancaires :

  • Edmond de Rothschild Family Advisory

Le groupe Edmond de Rothschild (à ne pas confondre avec Rothschild & Co dirigé par David puis Alexandre de Rothschild) est un groupe financier dont le siège social est à Genève sous la Présidence de Ariane et Benjamin de Rothschild. Edmond de Rothschild a pour principales activités la banque privée et la gestion d’actifs. La célèbre maison de gestion possède une division spécialisée dans le conseil sur-mesure dédié aux familles, à savoir la ligne Key Clients & Family Offices, implantée à Luxembourg. Dans la gestion de fortune, Edmond de Rothschild jouit historiquement d’une excellente réputation, fondée sur des valeurs familiales traditionnelles et une approche internationale, que les héritiers ont sues pérenniser au fil des générations.

 

  • Rothschild & Co Wealth Management

En 2016, le groupe Rothschild & Co a acquis la banque familiale Martin Maurel afin de se renforcer dans ses activités de Wealth Management. La banque ainsi formée est devenue l’une des plus importantes banques privées indépendantes en France. Le conseil en gestion de fortune est une spécialité historique de la famille Rothschild. Tout comme sa « cousine EDR », cette dernière jouit donc d’une excellente réputation dans les activités de family office.

 

  • Pictet Wealth Management & Family Office Services

Créé en 1998, Pictet Family Office Services constitue la gamme de conseils réservés aux familles fortunées. Cette offre proposée par la prestigieuse banque privée suisse fondée en 1805 se nourrit des expertises développées par le groupe Pictet en matière de Wealth Management, Asset Management et Asset Servicing. Ainsi, Pictet Wealth Management déploie un ensemble de services au travers d’une approche construite sur trois formes de gouvernance : la gouvernance familiale, la gouvernance des investissements, et la gouvernance opérationnelle.

 

  • Neuflize OBC Family Office

La banque Neuflize OBC est une filiale à 99,90% de la banque néerlandaise ABN AMRO, dont le capital est en parti détenu par l’Etat néerlandais. Lancé en 2014, Neuflize OBC Family Office a pour objectif d’offrir des conseils individualisés en structuration patrimoniale à destination des grands clients privés, entrepreneurs et Fondations. Le Family Office de la banque Neuflize OBC propose un accompagnement d’excellence pour sa clientèle haut-de-gamme, fondé sur 3 axes : une approche globale du patrimoine, une expertise pluridisciplinaire et une vision familiale à long terme.

En outre, la banque néerlandaise a été récompensée en 2017, par Euromoney à l’occasion de son étude annuelle, pour ses services de Family Office. Également, Neuflize OBC est régulièrement classée meilleure banque privée de France et des Pays-Bas.

 

Yael Jacob, contributeur du blog AlumnEye