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Pourquoi la confusion coûte du temps en entretien

En finance, nombreux sont ceux qui confondent valorisation globale et capitalisation boursière. Les recruteurs identifient ce mélange dès les premiers échanges.

La Capitalisation boursière et la Valorisation globale servent deux objectifs divergents : la première représente la valeur actuelle du marché des actions d’une société, tandis que la seconde englobe la valeur totale de l’entreprise, intégrant dettes et capitaux propres.

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Deux définitions, deux périmètres

Capitalisation boursière: prix de l’action multiplié par le nombre d’actions en circulation. Elle mesure la richesse des actionnaires à l’instant T.

Valorisation globale ou Enterprise Value (VE): valeur totale de l’activité, sans distinction du mode de financement. Elle additionne fonds propres et dettes, donnant la vision d’un repreneur qui devrait tout racheter, dettes comprises.

Gardez en tête: la VE regarde l’entreprise dans son ensemble, quand la capitalisation boursière ne s’intéresse qu’à la part des actionnaires.

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La passerelle chiffrée entre les deux

La formule de base

VE = Market Cap + Dette nette + Intérêts minoritaires + Actions préférentielles ± Ajustements.

La dette nette est la dette totale moins la trésorerie de l’entreprise, pour éviter tout double compte.

Exemple rapide

Nombre d’actions : 100 millions. Prix par action : 30 €. Market cap : 3,0 Md€.

Dette nette : 1,2 Md€. Intérêts minoritaires : 0,2 Md€. Aucune action préférentielle.

VE : 3,0 + 1,2 + 0,2 = 4,4 Md€.

Pour un EBITDA de 550 M€, le ratio EV/EBITDA ressort à 8,0x. Ce chiffre ne dépend pas de la structure financière de l’entreprise.

Les principaux ajustements

  • Dettes financières après retranchement de la trésorerie excédentaire.
  • Intérêts minoritaires valorisés à leur quote-part réelle.
  • Actions préférentielles et formes hybrides de quasi-fonds propres.
  • Engagements spécifiques : loyers IFRS 16, provisions, dettes d’acquisition hors bilan.

Ces ajustements diffèrent selon la documentation officielle. Référez-vous systématiquement aux annexes financières.

Quand utiliser l’une plutôt que l’autre

Pour des sociétés cotées, les comparaisons s’appuient souvent sur le P/E, orienté actionnaires.

En opérations de fusion-acquisition, on raisonne surtout en VE et en performance opérationnelle. Les ratios EV/EBITDA ou EV/EBIT prennent alors le relais.

Le schéma change en LBO, où la VE domine: les investisseurs rachetant la structure complète, pas seulement l’equity.

En start-up non cotée, on ne parle pas de market cap officielle. Chaque tour de table fait émerger une VE implicite, servant de référence pour les prochains investisseurs.

Multiples : lire entre les lignes

Le P/E intègre fiscalité, dette et rachats d’actions, ce qui le rend plus fluctuant.

EV/EBITDA est focalisé sur l’opérationnel et offre des repères solides si les secteurs sont comparables en capital.

EV/CA sert pour les modèles à faible marge ou en forte croissance, à condition d’aligner des sociétés vraiment similaires.

Avec IFRS 16, vérifiez le traitement des loyers: assurez-vous d’utiliser des chiffres cohérents pour la VE et l’EBITDA.

Cas pratique express pour un pitch clair

Vous valorisez une cible à 10x un EBITDA de 300 M€: la VE ressort à 3,0 Md€.

La société affiche 900 M€ de dette et 200 M€ de trésorerie, soit une dette nette de 700 M€.

Les actionnaires minoritaires possèdent des parts pour un total de 100 M€. Il n’y a pas d’actions préférentielles dans ce cas.

Valeur des fonds propres: 3,0 − 0,7 − 0,1 = 2,2 Md€.

Avec 220 millions d’actions, le prix indicatif par action atteint 10 €.

Vous venez de relier la Valorisation globale à la capitalisation boursière. Le calcul devient limpide en deux étapes.

Pièges techniques fréquents en entretien

  • Compter la trésorerie deux fois: la dette nette la prend déjà en compte.
  • Oublier les stock-options qui diluent: corrigez toujours le dénominateur du nombre d’actions.
  • Ignorer les dettes ou engagements hors bilan: classez-les avant de calculer les multiples.
  • Mélanger différentes normes: n’alignez pas un EBITDA pré-IFRS 16 avec une VE post-IFRS 16.

Pour asseoir vos bases sur la dilution, la dette et l’exit, consultez notre analyse détaillée sur ces enjeux sur notre site. Elle pose un cadre pour mieux sécuriser vos raisonnements.

Pour la suite: de la théorie à la salle d’entretien

Exercez-vous en examinant des cas d’entreprise récents. Refaites les calculs, notez vos suppositions et comparez les résultats que vous obtenez avec ceux qui sont présentés.

Travaillez la restitution orale. La clarté dans l’explication compte autant que la rigueur des chiffres.

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FAQ

Quelle est la différence majeure entre capitalisation boursière et valorisation globale ?

La capitalisation boursière représente uniquement la valeur des actions en circulation, ignorant la dette. La valorisation globale, en revanche, englobe la totalité des obligations financières et des ressources de l’entreprise, offrant une vision plus holistique. Ignorer cette distinction peut conduire à des erreurs coûteuses lors d’analyses financières.

Pourquoi est-il crucial de comprendre les ajustements dans le calcul de la VE ?

Les ajustements sont essentiels pour obtenir une image fidèle de la VE, tenant compte de la dette nette et d’éléments comme les intérêts minoritaires et les actions préférentielles. Ignorer ces ajustements peut fausser l’évaluation et conduire à une sous ou sur-estimation de l’entreprise par rapport à ses pairs.

Quand doit-on privilégier le P/E par rapport à l’EV/EBITDA ?

Le P/E est pertinent pour les évaluations centrées sur les rendements des actionnaires, particulièrement dans les sociétés cotées. L’EV/EBITDA, moins influencé par la structure financière, s’avère critique pour évaluer la performance opérationnelle indépendamment des méthodes de financement.

En quoi les multiples doivent-ils être maniés avec précaution ?

Les multiples doivent être appliqués sur des bases constantes; toute incohérence dans les normes comptables (pré et post IFRS 16, par exemple) peut rendre l’analyse trompeuse. Ils révèlent vite des images flatteuses ou défavorables si les hypothèses sous-jacentes ne sont pas rigoureusement alignées.

Quels sont les pièges courants lors de l’analyse de la dette nette ?

Double-compter la trésorerie ou ignorer les dettes hors bilan peut mener à des conclusions erronées sur la santé financière. Les engagements, même s’ils sont hors bilan, doivent être considérés pour obtenir une dette nette réelle et pertinente.

Pourquoi les stock-options sont-elles un défi pour la capitalisation boursière ?

Les stock-options, lorsqu’ignorées, diluent le nombre total d’actions, modifiant ainsi la capitalisation. Une mauvaise évaluation de cet impact peut gravement biaiser les perspectives de valorisation des actionnaires.

Quand la Valorisation Globale est-elle préférable en contexte LBO ?

Les investisseurs LBO doivent évaluer l’entreprise dans sa totalité, incluant toutes les dettes, car ils achètent l’entreprise entière et non seulement les actions. Cette approche capture mieux les futurs coûts et engagements, offrant un cadre pour des décisions d’acquisition éclairées.