L’ESCP règne sur le classement Financial Times des Masters in Finance 2025 devant SKEMA, ESSEC et HEC

Le classement 2025 des Masters in Finance du Financial Times confirme la suprématie des écoles françaises tout en réservant quelques changements notables par rapport aux éditions 2023 et 2024. Quatre établissements français figurent parmi les cinq premiers mondiaux, avec l’ESCP à nouveau numéro 1 mondial. Une performance remarquable qui place la France au cœur de la formation financière mondiale, et qui suscite autant d’admiration que de questions. Quels facteurs expliquent cette suprématie ? Quelles dynamiques se dessinent à travers les évolutions récentes ? Et surtout, que faut-il vraiment retenir de ce classement si l’on est un étudiant en quête de repères ?

Quatre écoles françaises aux avant-postes

En 2025, les établissements européens dominent le classement des Masters in Finance, avec une présence française dans le haut du tableau. Voici le top 10 des Masters in Finance « pre-experience » (jeunes diplômés) selon le Financial Times en 2025.

1. ESCP
2. SKEMA
3. Tsinghua University, School of Economics and Management
4. ESSEC
5. HEC Paris
6. Nova School of Business and Economics
7. Shanghai Advanced Institude of Finance
8. London Business School
9. University of St. Gallen
10. Peking University

La France domine plus que jamais sur la scène internationale. L’ESCP conserve sa première place, SKEMA bondit à la deuxième, l’ESSEC reste solidement installée en quatrième position, tandis que HEC Paris recule à la cinquième.

Cette présence dans le haut du classement illustre une dynamique nationale unique en Europe et une capacité à répondre aux attentes du marché global de la finance. Derrière ce quatuor, on retrouve des établissements chinois et européens bien placés : Tsinghua University complète le podium, suivie de Nova SBE, Shanghai Advanced Institute of Finance, London Business School, St Gallen et Peking University.

Cette photographie de 2025 ne prend tout son sens qu’à la lumière des années précédentes. En 2023, HEC Paris occupait encore la deuxième place, juste derrière l’ESCP qui s’était hissée pour la première fois en tête du classement. SKEMA, alors quatrième, a confirmé année après année son ascension, portée par une stratégie internationale cohérente et une valorisation de l’expérience étudiante. L’ESSEC, quant à elle, maintient sa stabilité dans le haut du tableau, preuve d’un programme solide et reconnu. HEC Paris, bien que toujours dans le top 5, cède du terrain dans un environnement devenu plus concurrentiel.

Derrière les positions se cachent des critères précis. Le Financial Times évalue les programmes selon une combinaison de facteurs, parmi lesquels le salaire trois ans après le diplôme, la progression de carrière, la mobilité internationale, la diversité des promotions, la qualité du service carrières.

Ce sont ces éléments qui permettent à une école de gagner du terrain ou, au contraire, de perdre quelques places. Ainsi, SKEMA tire son épingle du jeu grâce à une excellente progression de carrière de ses diplômés et une forte dimension internationale. L’ESCP, elle, continue de dominer grâce à la puissance de son réseau et une mobilité géographique exceptionnelle. À l’inverse, HEC reste très performante sur les salaires, mais peut être pénalisée par un rapport qualité/prix moins favorable.

Lire aussi : Le quatuor français domine le Classement des Masters in Finance 2024 du Financial Times

Ce que les classements ne disent pas

Ce classement rappelle que la hiérarchie est mouvante, et que les étudiants doivent dépasser la simple lecture de ces rangs. Derrière chaque position se trouvent des réalités différentes : environnement pédagogique, insertion professionnelle, diversité des parcours, exposition internationale.

toutefois garder un œil critique sur ce type de classement. Les méthodologies du Financial Times, bien que rigoureuses, reposent essentiellement sur des données déclaratives et des indicateurs quantitatifs. Elles ne reflètent pas toujours la réalité du marché de l’emploi ni la perception des recruteurs. Prenons un exemple clair : malgré sa cinquième place en 2025, HEC Paris reste, pour une grande majorité d’acteurs de la banque d’investissement et du conseil, l’école la plus valorisée sur un CV. Cette dissonance entre position dans un classement académique et reconnaissance professionnelle doit alerter les candidats. Le prestige, l’influence du réseau, ou la surreprésentation dans certains secteurs ne sont pas toujours captés par les critères du FT.

Autre biais important : le classement se concentre sur des données à trois ans, ce qui peut avantager des programmes plus récents ou ayant investi récemment dans des dispositifs spécifiques pour remonter dans le classement. Mais ces évolutions peuvent être conjoncturelles. De même, certains critères comme la diversité ou l’empreinte carbone, bien qu’importants, ne pèsent pas directement dans les recrutements financiers. Les étudiants gagneraient donc à utiliser ce classement comme un outil de cadrage, non comme une vérité absolue. Il éclaire des tendances, il ne décrète pas la valeur d’un diplôme. Le regard des recruteurs, les alumni présents dans les grandes banques et les opportunités concrètes offertes par le programme doivent toujours primer sur un chiffre isolé.

Le classement FT reste un repère utile, mais il doit être replacé dans un écosystème plus large : celui des attentes des entreprises, des réalités du terrain, et des ambitions personnelles de chaque candidat.