Goldman Sachs, logo utilisé à titre informatif

Goldman Sachs : l’ascension de la banque d’investissement la plus influente de Wall Street

Introduction

L’histoire de Goldman Sachs se lit comme une épopée financière, une saga où la persévérance et l’audace transforment une petite entreprise familiale en un empire de la haute finance. Tout commence à la fin du XIX siècle, dans le tumulte du quartier sud de Manhattan. Tel un pionnier à la conquête de l’Ouest financier, Marcus Goldman, un immigrant allemand arrivé aux États-Unis, ouvre en 1869 un modeste bureau au 30 Pine Street, au cœur de ce qui deviendra Wall Street. Dans une Amérique d’après-guerre de Sécession où le crédit bancaire se fait rare et cher, Goldman propose une alternative ingénieuse aux hommes d’affaires : il rachète leurs traites (billets à ordre) et les revend aux banques commerciales, posant ainsi les bases du marché des effets de commerce (commercial paper). Cette initiative, simple en apparence, va jeter les fondations d’une institution appelée à dominer la finance mondiale.

En quelques années, la petite affaire prospère. Vers le milieu des années 1880, forte d’un capital déjà considérable pour l’époque (environ 100 000 $), la firme accueille au sein du partenariat Samuel Sachs – le gendre de Marcus – ainsi qu’Henry Goldman, son fils. Ce passage de relais familial donne naissance à une raison sociale qui deviendra mythique : Goldman Sachs & Co. La confiance des clients s’accroît, les affaires affluent, si bien que Goldman Sachs se forge rapidement un nom dans le milieu financier new-yorkais. En 1896, l’entreprise rejoint la Bourse de New York (NYSE) et affiche des performances impressionnantes : ses ventes de papier commercial atteignent des sommets inédits et son capital dépasse le demi-million de dollars. La banque d’affaires compte déjà parmi ses clients de grands noms comme Sears, Roebuck & Co., et profite de son essor pour étendre son empreinte au-delà de New York, ouvrant des agences à Chicago, Boston, Philadelphie ou encore Saint Louis. De Manhattan aux autres places financières américaines, Goldman Sachs déploie ses ailes et devient, à l’aube du XX siècle, une entreprise d’envergure nationale.

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Des origines modestes à l’innovation du début du XX siècle

Au tournant du siècle, Goldman Sachs ne se contente plus de négocier des effets de commerce : l’appétit de croissance la pousse vers de nouveaux horizons financiers. La firme commence à s’aventurer au-delà de son activité traditionnelle de billets de trésorerie pour répondre aux besoins de clients dont les opérations gagnent en ampleur et en durée. L’introduction en bourse  devient l’un de ses terrains de jeu favoris. En 1906, Goldman Sachs se fait remarquer en orchestrant l’une des plus importantes IPO de l’époque, celle du géant de la vente par correspondance Sears, Roebuck & Co. Déjà en 1894, la banque avait réussi une première émission pour United Cigar, mais l’opération Sears marque les esprits par son envergure. Goldman Sachs inaugure alors de nouvelles pratiques innovantes, osant valoriser les sociétés sur la base de leurs bénéfices futurs attendus plutôt que sur leurs seuls actifs tangibles – une approche révolutionnaire pour l’époque, qui contribuera à rendre actions et obligations bien plus attractives aux yeux des investisseurs. Cette vision novatrice libère des sources de capital immenses et pose un standard imité par toute l’industrie financière. Grâce à cette audace, la firme s’impose déjà comme une force d’innovation dans la banque d’investissement naissante, conseillant des entreprises emblématiques telles que F.W. Woolworth, General Foods ou Merck dans leurs levées de capitaux.

Symbole de son prestige croissant, Goldman Sachs initie dès les années 1920 l’un des tout premiers programmes de recrutement de jeunes diplômés de Wall Street, ciblant notamment les talents d’Harvard. Cette quête d’excellence humaine, pionnière dans le secteur, préfigure l’attrait qu’exercera bientôt la firme sur des générations d’aspirants financiers. Car Goldman Sachs, c’est déjà une certaine idée de l’élite : attirer les esprits les plus brillants pour bâtir l’avenir de la banque d’investissement. Lorsque surviennent les années folles, la banque d’affaires est en pleine ascension, participant au bouillonnement économique de l’époque. Mais à l’aube de la Grande Dépression, un premier défi majeur se profile à l’horizon, mettant à l’épreuve la résilience de « la Firme » – surnom quasi mystique que la banque s’est acquis, tant son influence grandit.

Weinberg – que l’on surnomme bientôt “Mr. Wall Street” – devient le capitaine du navire pendant près de 40 ans et incarne la renaissance de Goldman Sachs. Il guide la banque à travers les eaux troubles de la Grande Dépression, maintenant le cap envers et contre tout.

Si les premières années de la décennie 1930 sont rudes, la firme en ressort plus déterminée que jamais. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, Goldman Sachs renoue avec la croissance, à l’unisson du rebond de l’économie américaine. Au moment de célébrer son 75e anniversaire, en 1944, la banque peut mesurer le chemin parcouru : elle a dirigé des placements de titres nouveaux pour plus de 1,5 milliard de dollars – un montant colossal pour l’époque – en tant qu’arrangeur d’émissions obligataires et d’actions. Cette réussite témoigne de la confiance retrouvée des marchés et des clients envers la maison Goldman. Désormais pleinement établie parmi les leaders de Wall Street, la firme s’apprête à entrer dans l’âge d’or des banques d’affaires d’après-guerre, forte des leçons apprises durant la crise et animée par une ambition intacte.

Dans les années 1950 et 1960, Goldman Sachs étend encore son empire financier. Sous la houlette de Sidney Weinberg et de son bras droit Gustave “Gus” Levy, la banque diversifie ses activités pour offrir tous les services d’une banque d’investissement moderne et intégrée. Weinberg se consacre aux grandes opérations de financement d’entreprise (levées de fonds, émissions d’actions et d’obligations), pendant que Gus Levy développe avec brio le département Sales & Trading le plus profitable de tout le secteur bancaire. Goldman Sachs innove aussi dans sa façon de conquérir de nouveaux clients : elle crée un Nouveau Département d’Affaires dédié à la prospection, afin de valoriser l’expertise de ses spécialistes en finance d’entreprise tout en cultivant des relations clients suivies dans la durée. Les résultats ne se font pas attendre. La firme se distingue par des opérations phares, dirigeant notamment l’introduction en bourse de General Motors en 1956 (la plus importante émission d’actions ordinaires de l’époque) pour 657 millions de $, ainsi que l’émission obligataire record de Sears Roebuck (350 millions de $). Ces exploits financiers assoient la réputation de Goldman Sachs comme intermédiaire incontournable des marchés de capitaux. À la fin des années 1960, l’entreprise a dépassé le millier d’employés et s’est hissée au premier rang des banques d’affaires américaines, aussi bien pour le financement des grandes entreprises privées que pour celui des municipalités. Fait marquant en 1969 : Goldman Sachs crée le tout premier département de fusions-acquisitions de Wall Street, formalisant une activité de conseil qui allait devenir l’un des piliers de son prestige. L’histoire retiendra que cette année du centenaire fut aussi celle où la banque perdit l’un de ses géants – Sidney Weinberg s’éteint en 1969 – et où Gus Levy reprit le flambeau en tant que partenaire-gérant principal, déterminé à perpétuer la destinée exceptionnelle de la « Firme ».

Vers la conquête mondiale (1970-2000)

L’entrée dans les années 1970 marque un tournant décisif : Goldman Sachs embrasse résolument la globalisation de la finance. Pour répondre à des besoins clients de plus en plus internationaux, la banque étend son empreinte géographique bien au-delà de New York. Dès 1970, elle ouvre son premier bureau à l’étranger, à Londres, rapidement suivi par l’inauguration de bureaux en Tokyo et Zurich en 1974. Goldman Sachs devient ainsi l’une des toutes premières banques d’investissement américaines à se doter d’un réseau véritablement mondial. Parallèlement, la firme étoffe la palette de ses activités : elle crée une division Fixed Income dédiée aux obligations d’État et d’entreprise, s’adjugeant une position de premier plan sur le trading obligataire pendant que l’inflation et les taux d’intérêt bousculent les marchés. Elle développe aussi un département immobilier, posant les bases de son leadership futur dans la vente et le financement de grands actifs immobiliers. Ces initiatives témoignent de la volonté de Goldman Sachs de ne laisser aucun segment de marché inexploité.

L’ascension de la firme se poursuit et s’accélère dans les années 1980. Goldman Sachs consolide sa position de leader en adoptant des stratégies autour de produits financiers innovants tels que les futures, options et swaps, preuve de son agilité à innover dans un environnement financier en rapide mutation. En 1981, elle réalise une acquisition stratégique en rachetant la société J. Aron & Company, spécialisée dans le trading de matières premières – une décision qui va renforcer sa prééminence sur ce marché clé. Intégrée au sein de Goldman, l’équipe de J. Aron propulse la banque au rang de leader mondial du négoce et de la couverture de risque sur des produits tels que les devises, le pétrole brut ou les métaux précieux. Durant la même décennie, Goldman Sachs élargit encore son offre de services en créant sa division de gestion d’actifs, en développant des activités d’investissement pour compte propre ainsi qu’un service de prime brokerage pour accompagner les fonds d’investissement. La stratégie est claire : couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur financière pour servir au mieux une clientèle mondiale.

Cette période voit également l’affirmation de Goldman Sachs sur tous les fuseaux horaires. En 1984, la banque met en place des équipes de trading et de vente d’actions à Tokyo, s’assurant ainsi que ses traders puissent opérer 24 heures sur 24, accompagnant l’ouverture des marchés asiatiques. L’initiative porte ses fruits : Goldman Sachs figure parmi les six premiers membres étrangers autorisés à rejoindre la Bourse de Tokyo, et en 1991, elle devient même la première firme non japonaise à obtenir l’autorisation d’ouvrir une filiale de courtage localement. Son expansion en Europe n’est pas en reste. En 1987, l’ouverture d’un bureau à Paris renforce sa présence sur le Vieux Continent, tandis qu’à Londres, ses effectifs dépassent le millier de personnes – faisant de la capitale britannique le second pôle mondial de la banque après New York. Cette implantation londonienne massive permet à Goldman de jouer un rôle moteur dans les opérations européennes et transfrontalières, notamment à l’approche du marché unique. À la fin des années 1990, Goldman Sachs est partout chez elle : la firme est désormais un acteur réellement global, maîtrisant aussi bien les fusions internationales que les marchés de capitaux sur les trois continents majeurs. Les années 1980 et 1990 auront ainsi été, pour reprendre les mots de ses dirigeants, des années de défis intenses et de croissance fulgurante, consolidant la domination de Goldman Sachs sur l’industrie des services financiers.

L’aboutissement de cette trajectoire ascendante survient en 1999. Cette année-là, un événement historique va transformer la banque de l’intérieur : après 130 ans d’existence en tant que partnership privé, Goldman Sachs décide de s’ouvrir au public et de s’introduire en bourse. Les associés, au terme de débats approfondis, votent la transformation de la firme en société cotée afin de doter Goldman des ressources en capital nécessaires à son expansion future et d’accroître sa flexibilité stratégique. Le 4 mai 1999, l’action Goldman Sachs (GS) fait ses débuts sur le New York Stock Exchange, tournant ainsi une page de l’histoire tout en préparant le siècle à venir. Sous la direction de Hank Paulson (nommé CEO après l’IPO) puis de son successeur Lloyd Blankfein, la vénérable maison va entamer le XXI siècle avec le même esprit de conquête qui l’a toujours animée.

Puissance et adaptation au XXI siècle

Entrée de plain-pied dans le nouveau millénaire, Goldman Sachs n’entend pas céder son leadership – bien au contraire. Les années 2000 consacrent la banque comme l’une des institutions financières les plus influentes de la planète. Sa rentabilité frôle des niveaux stratosphériques : entre 2000 et 2008, le rendement annuel moyen des fonds propres de Goldman atteint 29 %, là où le secteur financier américain dégage en moyenne 19 %, et où l’économie réelle (grande distribution) stagne autour de 1 %. Cette performance hors norme illustre la capacité de Goldman Sachs à exceller dans ses métiers clés, qu’il s’agisse du conseil en fusions-acquisitions, du financement ou du trading pour compte propre. La banque d’investissement règne alors sur les classements de Wall Street, souvent en tête des league tables pour le volume de transactions conseillées en M&A, tout en engrangeant des profits records dans ses activités de Sales & Trading sur les marchés obligataires, actions, devises et matières premières.

 

Lorsque survient la crise financière de 2007-2008, véritable séisme pour l’économie mondiale, Goldman Sachs fait face à l’une des plus grandes épreuves de son histoire. Là où nombre de ses rivaux vacillent ou s’effondrent, la firme démontre une anticipation remarquable : dès 2007, elle est l’une des seules banques à avoir prévu l’ampleur de la crise des subprimes et à s’y être préparée, au point de ne pas perdre d’argent pendant la tourmente initiale. Cette prudence stratégique, combinée à une gestion des risques avisée, permet à Goldman de limiter la casse là où d’autres y laissent leur couronne. Néanmoins, la gravité de la crise la contraint, pour la première fois, à modifier son statut juridique afin de renforcer sa stabilité : en septembre 2008, Goldman Sachs se transforme en bank holding company, ce qui lui ouvre l’accès aux liquidités de la Réserve Fédérale et aux soutiens publics prévus par le plan de sauvetage financier. Cet ajustement – inédit pour la banque d’affaires qu’elle était – va lui assurer les moyens de traverser la tempête. Fort d’une injection de capital par l’investisseur légendaire Warren Buffett et de garanties fédérales, Goldman Sachs évite le sort funeste de Lehman Brothers et ressort du chaos financier en préservant l’essentiel : sa pérennité et son statut de leader de Wall Street. Bien sûr, son image est écornée par certaines polémiques (par exemple des enquêtes sur la vente de produits dérivés liés aux subprimes en 2010), mais la « Firme » encaisse les coups sans vaciller durablement.

Dès les années 2010, Goldman Sachs renoue avec son expansion et adapte son modèle aux nouvelles réalités. La banque participe activement au financement de la reprise économique, conseillant entreprises et gouvernements dans un contexte post-crise où l’expertise financière est plus précieuse que jamais. Elle investit dans la technologie et l’automatisation pour gagner en efficacité – qu’il s’agisse d’utiliser des algorithmes pour optimiser le trading ou de développer des services financiers en ligne (la banque lance même Marcus, une plateforme de banque de détail numérique nommée en hommage à son fondateur). Plus que jamais, Goldman Sachs affiche sa polyvalence : banque d’investissement de premier plan, elle est à la fois conseil incontournable en fusions-acquisitions, acteur majeur des marchés de capitaux, gestionnaire d’actifs pour les plus fortunés et même présente dans la banque de détail à travers le monde. Son empreinte est également géopolitique : on retrouve d’anciens dirigeants de Goldman Sachs à des postes-clés au sein de banques centrales, de gouvernements ou d’institutions internationales – autant de « Goldman alumni » dont la présence aux commandes témoigne de l’influence tentaculaire de la firme à l’échelle globale.

Aujourd’hui, Goldman Sachs demeure synonyme de puissance dans le monde de la finance. Elle figure régulièrement au sommet des palmarès mondiaux en matière de conseil M&A. Pour ne citer qu’un exemple récent, au premier semestre 2022 Goldman Sachs s’est hissée numéro 1 mondial du conseil en fusions-acquisitions avec plus de 814 milliards de dollars de transactions cumulées sur six mois, devançant nettement ses plus proches concurrents (JPMorgan, Morgan Stanley, etc.). Ses équipes Sales & Trading continuent de générer des volumes colossaux sur les marchés, profitant de sa présence dans tous les grands centres financiers du globe. La banque compte plus de 45 000 employés en 2023 répartis dans des dizaines de pays, conseillant aussi bien les géants du Fortune 500 que les États souverains, et intervenant sur des opérations financières parmi les plus complexes et stratégiques de notre époque. En un mot, Goldman Sachs s’est muée en une institution planétaire, dont le nom même est devenu synonyme de prestige et d’influence dans le secteur bancaire.

Un prestige inégalé : le graal des carrières financières internationales

Travailler pour Goldman Sachs, c’est un peu comme entrer dans le Saint des saints de la finance mondiale. La banque fait partie du cercle très fermé des « bulge bracket », ces quelques banques d’investissement globales qui dominent le système financier international de par leur taille, leur rentabilité et l’ampleur de leurs opérations. Ces établissements – où l’on retrouve aux côtés de Goldman des noms tels que JPMorgan Chase ou Morgan Stanley – disposent de vastes divisions de Vente & Trading (S&T) et de Fusions & Acquisitions (M&A) entre autres, et figurent en tête de presque toutes les classements dans les domaines du conseil financier et des levées de capitaux. Par conséquent, être associé à Goldman Sachs revêt une signification particulière. Pour les clients, c’est l’assurance de bénéficier des conseils d’une institution qui « facilite la circulation des capitaux mondiaux » et finance la plupart des grandes transactions corporate, des acquisitions aux émissions d’actions en passant par les obligations. Pour les employés – ou ceux qui aspirent à le devenir – c’est l’opportunité d’évoluer dans une entreprise au prestige inégalé, qui offre des rémunérations parmi les plus élevées du marché et un réseau d’influence s’étendant aux quatre coins du globe.

 

Il n’est donc pas étonnant que, dans l’imaginaire des étudiants en finance du monde entier, Goldman Sachs occupe une place quasi mythique. Chaque année, des centaines de milliers de candidats tentent leur chance pour décrocher un stage ou un premier emploi au sein de la firme – le fameux « summer internship » à Wall Street devenant pour beaucoup le sésame rêvé vers une carrière de banquier d’affaires. La sélectivité de Goldman est légendaire : pour sa promotion d’été 2024, la banque a reçu plus de 315 000 candidatures à travers le monde et n’a retenu qu’environ 2 700 stagiaires, soit un taux d’acceptation inférieur à 1 %. Un tel chiffre laisse pantois – à titre de comparaison, il est aujourd’hui plus difficile d’entrer chez Goldman Sachs que d’être admis à Harvard ou Stanford. Obtenir ce « ticket d’or » tant convoité représente donc un accomplissement exceptionnel, de ceux qui ouvrent grand les portes de Wall Street. Pour les jeunes diplômés, intégrer Goldman Sachs – ne serait-ce que le temps d’un stage – c’est évoluer au contact des meilleurs, sur les deals les plus en vue, avec la perspective d’apprendre en quelques mois ce qu’ailleurs on mettrait des années à maîtriser. C’est aussi profiter d’une culture d’entreprise unique, faite d’excellence rigoureuse, de compétition stimulante mais aussi d’un fort esprit d’équipe né du baptême du feu des marchés.

De fait, commencer sa carrière chez Goldman Sachs est souvent perçu comme un accélérateur sans équivalent. Prestige du nom sur un CV, réseau d’anciens solidement implanté dans la haute finance, perspectives d’évolution internationales – tout concourt à faire de la banque un tremplin rêvé pour qui vise les sommets. Dans l’histoire récente, on ne compte plus les dirigeants d’entreprises ou les responsables politiques de premier plan qui ont fait leurs classes chez Goldman avant de s’illustrer ailleurs. Travailler pour « la Firme », c’est entrer dans une sorte d’ordre officieux dont les membres, les « Goldman alumni », se reconnaissent et se soutiennent, que ce soit à la tête de grandes banques centrales ou dans les conseils d’administration des multinationales. Ce phénomène, parfois critiqué, illustre surtout l’étendue de l’empreinte de Goldman Sachs : elle forme des leaders qui exportent ensuite son savoir-faire et sa vision du monde des affaires bien au-delà de la sphère bancaire.

Le siège mondial de Goldman Sachs au 200 West Street, dans le Financial District de Manhattan, symbolise la puissance et le prestige de la banque d’investissement plus que séculaire.

Conclusion : une légende de la finance tournée vers l’avenir

De ses humbles débuts en 1869 dans un petit bureau de Pine Street à son statut actuel de colosse de Wall Street, Goldman Sachs a tracé une trajectoire hors du commun. L’ascension de cette banque d’affaires légendaire est jalonnée d’innovations audacieuses, de paris gagnants et de défis relevés haut la main. À travers les guerres, les crises et les bouleversements technologiques, la firme a su se réinventer sans jamais renier l’héritage de son fondateur. D’un point de vue, la Goldman Sachs d’aujourd’hui – forte de milliers d’employés et de bureaux aux quatre coins du monde – semble presque méconnaissable comparée à l’échoppe solitaire de Marcus Goldman en 1869. Mais d’un autre point de vue, en grattant le vernis moderne, on retrouve intact l’esprit originel qui a fait son succès : cette culture d’intégrité, d’excellence professionnelle et de service du client qui demeure la clé de voûte de l’institution. C’est sans doute dans cet équilibre entre tradition et innovation que réside le secret de sa longévité.

Qu’attendre alors du futur de Goldman Sachs ? Si l’on en juge par son passé, certainement une volonté continue de repousser les frontières de la finance. À l’heure de l’intelligence artificielle, de la fintech et des enjeux de développement durable, nul doute que la banque saura adapter son modèle, comme elle l’a toujours fait, pour rester un acteur incontournable. Déjà, elle investit dans les technologies de pointe, que ce soit pour optimiser ses opérations de trading par algorithmes ou pour proposer à ses clients des solutions financières toujours plus sophistiquées. Parallèlement, elle s’attache à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans sa stratégie, consciente que la finance de demain devra aussi rimer avec responsabilité. Mais une chose est sûre : dans les fusions-acquisitions retentissantes comme dans les salles de marchés effrénées, Goldman Sachs continuera de faire la pluie et le beau temps. Telle une figure tutélaire, la Firme demeurera pour de nombreux acteurs synonyme de confiance et de puissance financière. Et pour les nouvelles générations de banquiers qui frappent à sa porte, elle restera ce graal scintillant, promesse de réussite et d’accomplissement, perpétuant ainsi la légende dorée de Goldman Sachs dans le siècle à venir.