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Pourquoi le WACC guide la valorisation

Le WACC représente le coût moyen pondéré du capital mobilisé par l’entreprise. Il agrège le coût de la dette et celui des fonds propres, chaque élément étant pondéré selon son poids dans la structure financière.

Dans une approche DCF, le WACC sert de taux d’actualisation. Il faut retenir que la valeur de l’entreprise évolue dans le sens inverse du WACC : plus ce dernier est élevé, plus la valorisation diminue. Un WACC élevé signale souvent un risque perçu important, l’impact est direct sur la valorisation finale. Autrement dit, le WACC est une référence centrale à intégrer dans votre analyse, mais ce n’est jamais le seul repère à considérer.

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De quoi se compose le WACC

Le WACC s’articule autour de quatre éléments principaux :

  • Coût de la dette : Il s’agit du taux d’intérêt que l’entreprise doit verser à ses créanciers pour utiliser leur argent.
  • Coût des fonds propres : C’est le rendement minimum que les actionnaires exigent pour leur investissement.
  • Pondérations : Cela correspond à la part visée de dette et de fonds propres selon l’équilibre financier retenu pour l’analyse.
  • Impôt : Le fameux effet de “bouclier fiscal” apporté par la déductibilité des charges d’intérêt, qui réduit le coût effectif de la dette.

La formule synthétique : WACC = Re × E/(D+E) + Rd × (1 − IS) × D/(D+E).

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Estimer le coût des fonds propres

Le point de départ classique : le modèle CAPM, toujours solide en cas d’interrogation : Re = Rf + β × prime de marché. Si nécessaire, ajoutez une prime spécifique pour ajuster au profil de l’entreprise.

Pour trouver un β pertinent, l’approche sectorielle bottom-up est souvent la plus robuste. Désendettez le β sectoriel, puis réajustez-le en fonction de la structure cible retenue dans votre analyse.

Pour illustrer : avec un taux sans risque à 2 %, une prime de marché de 5 % et un β de 1,2, on obtient un coût des fonds propres de 8 %.

Coût de la dette : brut, puis net d’impôt

Prenez comme base le rendement des obligations d’entreprise ou le spread bancaire. Ajustez selon la maturité, la solidité des garanties et les clauses éventuelles. Si vous avez plusieurs tranches de dette, retenez une moyenne pondérée.

Pensez au bouclier fiscal : le coût de la dette après impôt se calcule ainsi : Rd net = Rd brut × (1 − IS). À titre indicatif, l’IS de référence en France atteint 25 %.

Cas chiffré express

Soit une structure composée à 60 % de fonds propres et 40 % de dette. Re est de 11 %, Rd de 5 %, IS de 25 %.

WACC = 0,6 × 11 % + 0,4 × 5 % × (1 − 25 %). Soit 6,6 % + 1,5 % = 8,1 %. Une simple variation du WACC peut avoir un effet décisif sur la valorisation en DCF.

WACC, structure cible et LBO

Privilégiez toujours une structure de capital cible cohérente avec les standards de votre secteur pour mener votre évaluation. Ne restez pas figé sur la répartition actuelle de la dette et des fonds propres de l’entreprise : la photo statique du moment n’a en général que peu d’importance.

En contexte LBO, le poids de la dette est généralement plus élevé que dans un groupe traditionnel, renforçant l’effet du bouclier fiscal mais aussi le risque financier global.

Assurez-vous que votre WACC, vos multiples de valorisation et votre trajectoire de désendettement sont cohérents. Quand l’accent est mis sur le traitement du bouclier fiscal, l’approche APV peut même apporter une vue plus fine.

Erreurs fréquentes qui font dérailler le WACC

  • Utilisation de devises différentes entre les flux, le taux sans risque et la prime de marché.
  • Double comptage d’un risque déjà inclus dans les flux futurs et dans le coût des fonds propres.
  • Omission des charges locatives IFRS 16 dans le calcul de la dette nette.
  • Pondérations basées sur les valeurs comptables et non sur les valeurs de marché.
  • β sectoriel non recalibré sur la cyclicité du modèle d’activité.
  • IS inadapté à la réalité géographique des opérations du groupe.

Pour briller en entretien

Sachez expliquer l’impact immédiat d’une hausse du WACC sur une DCF. Reliez-le concrètement au pricing des transactions et aux clauses d’ajustement de prix.

Pour enrichir votre point de vue, lisez notre décryptage des mécanismes de prix Locked Box et Completion Accounts : de quoi prouver que votre raisonnement dépasse la simple théorie.

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FAQ

Pourquoi un WACC élevé réduit-il la valorisation d’une entreprise ?

Un WACC élevé reflète un risque perçu plus important, ce qui nécessite une rentabilité accrue du capital investi. Cela augmente le taux d’actualisation, réduisant inévitablement la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs. Cela signale aussi des imperfections dans la gestion des coûts ou de la structure financière.

Comment le taux d’imposition influence-t-il le coût de la dette dans le calcul du WACC ?

Le taux d’imposition réduit le coût effectif de la dette en raison de la déductibilité des intérêts fiscaux, un avantage à ne pas sous-estimer. Ignorer cet effet fausse le calcul du WACC, surestimant le vrai coût du financement par la dette. C’est une faille que beaucoup omettront, à leurs risques et périls.

Quelles erreurs sont courantes dans le calcul du WACC ?

L’utilisation de devises incorrectes et le double comptage des risques figurent parmi les erreurs fréquentes. La négligence des valeurs de marché et la mauvaise estimation de β sectoriel peuvent corrompre l’analyse. Ces erreurs coûtent cher et remettent en cause la fiabilité de vos recommandations.

Pourquoi est-il crucial de calibrer β sectoriel en fonction de la cyclicité du modèle d’affaire ?

Sans recalibrage, votre β ne reflète pas la structure de risque réelle de l’entreprise, déformant le coût des fonds propres. La cyclicité influencera considérablement la volatilité et donc les prévisions de valorisation. C’est un ajustement impératif, souvent négligé par ceux qui manquent de vision stratégique.

Comment un LBO impacte-t-il le calcul du WACC ?

En LBO, la dette est largement prépondérante, accentuant les réductions fiscales via le bouclier fiscal. Cela influe fortement sur la structure de coûts et induit une plus grande volatilité du WACC. Pourtant, cette exposition accrue au risque doit être gérée pour éviter des conséquences désastreuses.