La puissance du dollar et la place des Etats-Unis sur la scène internationale confèrent à la Fed un rôle majeur, au cœur du système économique mondial. 

La Federal Reserve System (Fed) est la banque centrale américaine. Elle a été créée par le Congrès des Etats-Unis en 1913 par le Federal Reserve Act (ou Owen-Glass Act) en réponse à un grand nombre de crises bancaires. Comprendre les rouages de la Fed, ses enjeux, et ses défis pour les années à venir est indispensable pour appréhender l’environnement économique mondial et les tendances financières.

Le 31 janvier 2014 Janet Yellen a succédé à Ben Bernanke à la présidence de la Fed. Quel est le bilan de son prédécesseur ? Quelles sont ses ambitions et sa vision pour l’avenir ?

Voici ce qu’il faut savoir sur La Fed en entretien, et partout ailleurs.

Généralités sur la Fed

La Fed est une Banque Centrale

Dans son rôle de Banque Centrale, la Fed a trois grandes missions :

–       Favoriser le plein-emploi

–       Définir et mettre en œuvre la politique monétaire

–       Stabiliser le système financier aux Etats-Unis

Contrairement aux autres banques centrales, ce n’est pas la Fed mais le département du Trésor qui crée la monnaie. Notons également que toutes les Banques Centrales ne se voient pas assigner les mêmes missions : par exemple, la Banque Centrale Européenne n’a aucun objectif relatif à l’emploi au sein de la zone Euro.

La Fed est une banque centrale indépendante, ses décisions sont indépendantes du gouvernement américain.

Pour accomplir ses missions, la Fed dispose de nombreuses armes; ainsi, elle peut :

–       Prêter des liquidités au gouvernement américain ou aux institutions étrangères

–       Fixer les taux d’intérêt aux autres banques

–       Réguler les flux financiers en réalisant des opérations monétaires 

Elle a le pouvoir de réguler les liquidités du Dollar. Elle doit trouver le parfait équilibre entre évolution des marchés et risque d’inflation. Pour cela, la Banque Centrale agit sur les différents taux d’intérêts auxquels elle prête et emprunte aux établissements ayant une licence bancaire aux Etats-Unis. Ainsi, s’il y a un surplus de liquidités sur les marchés, la Fed augmente les taux d’intérêts. De cette manière elle incite les agents économiques à retirer les liquidités du marché. Elle se base sur un principe simple : pour raréfier un bien il faut monter son prix.

Organisation de la FED

La Fed est composée d’un conseil des sept gouverneurs du Federal Open Market Committee (FOMC) et de douze banques régionales (Federal Reserve Banks). La question de l’indépendance de la Fed a souvent été l’objet de débats dans la mesure où six banques privées américaines ont une participation à la capitalisation de la Fed de plus de 1 milliard de dollars: Goldman Sachs Group Inc, Morgan Stanley, JP Morgan Chase & Co, Citigroup Inc, Bank of America Corp et Wells Fargo Co.

Bien que les gouverneurs et le président du conseil soient choisis par le président des Etats-Unis, le rôle de la Federal Reserve Banks, donc des banques privées, reste majeur dans les décisions prises par la Fed.

 

De Bernanke à Yellen

Le bilan de Bernanke

Il paraît intéressant de revenir sur le bilan de Ben Bernanke, président de la Fed pendant 8 ans, soit deux mandats de 4 ans.

La principale mission de Bernanke a consisté à gérer les conséquences de la crise financière des subprimes. Dans cette bataille, la décision de sacrifier Lehman Brothers en septembre 2008, aura marqué le bilan de ce Républicain.   Certains observateurs considèrent cette action comme une lourde erreur. Pour stopper l’hémorragie et soigner les banques contaminées par des prêts toxiques, Bernanke a encouragé les plans d’aide.

Pour sauver l’économie américaine, le président de la Fed décide en effet d’acheter massivement de la dette publique et des titres de crédits hypothécaires: on parle de quantitative easing (QE). Vers la fin de son mandat, l’économie américaine en croissance prometteuse mais toujours convalescente, ne semblait pas en mesure de faire face à un arrêt complet de cette pratique. L’ancien président avait expliqué sa stratégie de sortie progressive de cette politique monétaire qui se voulait exceptionnelle. Il s’agissait ultimement de contenir la réaction et les comportements des investisseurs face à cette inflexion de sa politique. Le contexte actuel est celui d’une reprise forte mais fragile, et un retournement trop brutal de la politique de QE pourrait compromettre la reprise de l’économie américaine et à terme créer et faire exploser des bulles. La mission est de taille pour Janet Yellen, et le 19 mars elle a annoncé une réduction de $10 milliards des achats mensuels de bons du Trésor US, les restreignant à $55 milliards.

Yellen et ses Stress-Tests

Le mandat de Janet Yellen est caractérisé par une série de tests de résistance face à des chocs potentiels sur les marchés, et notamment à une détérioration de la situation en Europe. Ces stress-Tests ont été mis en place pour rassurer les marchés et les investisseurs. En cette période post crise, la confiance reste un élément déterminant du retour de la croissance. 5 banques ont raté ces Stress-Tests dont le géant Citigroup.

La Fed et le monde

La Fed est la Banque Centrale de la première puissance économique mondiale, et à ce titre, la politique qu’elle conduit a des conséquences sur l’ensemble des pays, qu’ils soient développés ou émergents.

Focus sur les pays émergents

         Les récentes crises politiques ont fragilisé des pays économiquement stables. L’Ukraine, la Chine, la Turquie, l’Inde et d’autres se mettent à douter de leur modèle économique et ce sont désormais tous les pays émergents qui tremblent. Les monnaies ont subi des dépréciations significatives, la situation économique s’est dégradée. Quelle est dans ces situations le rôle de la Fed ? Et comment peut-elle les aider ?

La Fed agit, consciente que sa politique monétaire a des conséquences sur la volatilité des marchés émergents. Le début de l’année 2014 a été marqué par une réduction des achats d’actifs de la Fed, et une réduction de son soutien à l’économie américaine. Cette diminution des injections de liquidité a eu de lourdes conséquences sur les marchés émergents dans la mesure où les capitaux ont déserté les places financières et les devises ont chuté. La Fed a une position délicate qui lui imposerait d’adapter sa stratégie en fonction de l’environnement économique mondial. Mais l’action de la Fed se limite à l’intérêt économique des Etats-Unis comme l’a rappelé Janet Yellen mi février devant le Congrès américain annonçant « qu’à ce stade », la « volatilité » dont souffrent les devises des pays émergents« ne pose pas de risque substantiel pour les perspectives économiques américaines ». Il reste vrai qu’une bonne santé de l’économie américaine participe à la prospérité mondiale.

La Fed a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2014 et 2015 annonçant désormais une croissance du PIB entre 2,8 % et 3 % pour 2014, suivie d’une croissance de 3 % à 3,2 % en 2015. Ces prévisions et surtout les décisions de la présidence de la Fed ont une portée mondiale et c’est pourquoi ses enjeux sont de taille.

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