Chaque année, le Financial Times fait le classement des 100 meilleurs Master in Management. Il est exclusivement réservé aux écoles accréditées EQUIS et/ou AACSB et fait partie avec le Shanghai Ranking des deux classements les plus reconnus dans le monde en la matière. Depuis plus d’une dizaine d’années, écoles, étudiants et professionnels scrutent attentivement le quotidien britannique. Cependant, aujourd’hui, beaucoup tendent à relativiser ce classement. Malgré sa reconnaissance internationale, sa légitimité est de plus en plus contestée.

Le top 10 du classement FT 2022 des meilleurs Masters in Management

Classement 2022 des Masters in Management du Financial Times
Source : Financial Times

Le top 5 a légèrement évolué notamment avec l’ESCP qui ravit la 5e place à son homologue français,  l’ESSEC qui chute à la 6e place. L’université de St-Gallen et HEC Paris restent toujours en tête, un duo qui caracole en haut de ce classement depuis 2014.

Le top 10 met toujours à l’honneur les écoles de commerce françaises en comptant l’EMLyon à la 9e place, classement occupé précédemment par l’EDHEC qui baisse aujourd’hui à la 12e place. L’école lyonnaise connaît une des plus fortes progression en gagnant 12 places. D’autres écoles françaises n’ont pas cette chance, notamment SKEMA qui perd 19 places. Parmi d’autres belles performances françaises, nous pouvons noter TBS Education, IESEG et Excelia qui gagnent respectivement 13, 8 et 6 places par rapport à 2021.

Le bilan est mitigé pour les écoles anglo-saxonnes : aucune représentation dans le top 5, LBS chutant à la 7e place, une première depuis 2016. En revanche carton plein pour la France qui domine largement le classement avec 24 établissements classés sur 100.

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Le classement prend en compte près de 16 paramètres dont la plupart des indicateurs se reposent sur les réponses aux questionnaires envoyés aux alumnis des écoles. Cette méthode, les paramètres utilisés ainsi que leur pondération mis en avant par le Financial Times font débat. Par exemple, comment justifier que le « rang du service carrière » contribue à 5% de la note totale ? Le pourcentage d’étudiants étrangers doit-il peser autant que le pourcentage de diplômés en poste trois mois après leur sortie d’école ? Autant d’interrogations qui révèlent la subjectivité des paramètres. Mais aussi, d’autres critères utilisés par le quotidien britannique semblent peu pertinents pour la carrière d’un éventuel élève. En effet, comment justifier qu’avoir un conseil d’administration avec plus de nationalités représentées soit un atout primordial pour les étudiants ?

Enfin, quelle crédibilité donner à un classement si volatile, où une école peut, d’une année sur l’autre, gagner ou perdre 20 places ? La réputation d’une école varie de façon moins brutale auprès des recruteurs, c’est une évolution dans le temps long.

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Le classement des Masters in Management du Financial Times reste une référence malgré la méfiance grandissante vis-à-vis de ses critères. Son importance n’est plus à prouver tant il est cité par des professionnels, des académiciens ou des étudiants dans leur CV, néanmoins on ne cesse d’en rappeler les manquements et les défauts. S’il ne faut donc pas l’oublier totalement, il convient de prendre une distance avec ce classement. Juger la valeur d’une école et de son Master est une tâche difficile en témoigne la multiplicité des formations proposées ou les différences des systèmes d’éducations dans le monde. Il faut garder à l’esprit que chaque entreprise possède son propre classement pour les process de recrutement, notamment le screening. Afin de choisir le meilleur Master in Management, un candidat se doit de garder cela en tête et attribuer plusd’importance aux témoignages des alumnis des différentes écoles concernées.

 

Loïc Banh, étudiant à HEC Paris et responsable éditorial du blog AlumnEye