Cet article est largement basé sur des témoignages d’anciens des Masters, il a été mis à jour le 18 août 2022.

Nous abordons dans cet article le thème des Masters Quantitatifs en finance de marché. Véritable laboratoire des mathématiques financières, la France compte les Masters en finance quantitative les plus réputés au monde.

  • Le « El Karoui », Master Probabilités et Finance dirigé par Nicole El Karoui, Gilles Pagès et Emmanuel Gobet à Sorbonne Université en cohabilitation avec Polytechnique, en partenariat avec l’ENS ULM et l’ESSEC.
  • Le « Laure Élie », dont le nom officiel est M2MO, Master 2 Modélisation Aléatoire dirigé par Laure Élie à l’Université Paris Cité (ex-Paris Diderot)
  • Le « Lamberton », Master Mathématiques de la finance et des données de Aurélien Alfonsi  et Alice Tran à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
  • Le MASEF : Mathématiques de l’Assurance, de l’Economie et de la Finance à Dauphine, cohabilité par l’ENSAE et en convention avec l’Ecole Centrale Paris.
  • Le MMMEF : Modélisation et Méthodes Mathématiques en Economie et Finance à Paris 1 Panthéon Sorbonne.
  • Le M2QF :  Master 2 Finance quantitative à l’Université Paris Saclay.
  • Le « Mathématiques et Applications » : Master 2 à l’Institut Polytechnique de Paris.

On trouve également des Masters moins quantitatifs :

Le Master 203 de Paris-Dauphine, le MiF de l’ESSEC, le Master Spécialisé International Finance d’HEC, et le MS de Finance de l’ESCP Europe.

Vous êtes nombreux à hésiter entre faire un Master Spécialisé en Finance de Marché comme un MS, le Master 203 de Dauphine ou un Master de mathématiques appliquées. Cet article vous éclairera sur vos critères de choix.

LA4Lire aussi : Pourquoi faire un master spécialisé finance à HEC, ESSEC ou ESCP ?

Faire la distinction entre les Masters

Les Masters Spécialisés en Finance et les Masters de Mathématiques Appliquées sont des formations qui ne peuvent être comparées.

Les Masters Spécialisés sont des Masters de Finance et les Masters de Mathématiques appliquées sont, comme leur nom l’indique, des Masters de Mathématiques. Les contenus de ces formations diffèrent radicalement, de même que leurs débouchés. Afin d’être encore plus précis : l’intersection des métiers sur lesquels débouchent ces formations est quasi nulle.

Un Master de Technique Financière débouche sur des métiers de Sales, de Trading, et de Structuration. La majorité des étudiants du 203 et des MS Finance de l’ESSEC, HEC et l’ESCP s’orientent vers ces métiers. Ceux qui arrivent à décrocher des postes en trading vont principalement vers le trading vanille et plus rarement vers les métiers de trading exotique.

Un Master à dominante mathématique comme le El Karoui (EK), Laure Elie (LE), MASEF ou Lamberton débouche sur des métiers de Quant, High Frequency Trading (HFT) et de Trading. Leurs étudiants ont un bagage technique plus quantitatif mais aussi plus challenging sur le plan académique ; ils justifient leur choix par la perspective d’un métier « plus gratifiant » sur le plan quantitatif. Il est également vrai que pour les postes de Trader, Structureur, Quant et Sales, les profils ayant suivi une de ces formations mathématiques passent en priorité.

Un ancien de l’EK, aujourd’hui structureur, témoigne :

« Le 203  a une composante beaucoup plus finance et le EK beaucoup plus mathématique.

Beaucoup de personnes au EK sont en effet penchées recherche, et le niveau de mathématiques y est soutenu. J’avais pour ma part déjà un master 2 en mathématiques appliquées, qui m’a permis d’aborder l’année avec plus de facilités.

C’est un master qui offre quand même l’opportunité de suivre les cours de pontes de la recherche en mathématiques. Parmi les plus intéressants / utiles ceux de Gilles Pagès (cours de calcul numérique et Monte Carlo) , ceux de Mathieu Rosenbaum (cours de statistiques) et ceux de Philippe Bougerolle (cours de processus stochastique).
 
Nicole El Karoui en revanche ne donne plus beaucoup de cours dans le Master, mis à part des cours optionnels, très bien fait sur la CVA au second semestre (sujet lié à la régulation Bâle 3, désormais très important qui implique des activité de trading). Ses cours de finance sont repris par Emmanuel Gobet, un enseignant chercheur de Polytechnique plus que compétent dans le domaine.
 
Plus particulièrement pour ceux que le Trading Haute Fréquence (HFT) intéresse, il y a beaucoup de cours optionnels disponibles au second semestre dessus, et notamment la possibilité de suivre des cours avec une des « stars » du HFT, Charles Albert Lehalle.
 
Au final, j’y ai rencontré des gens avec qui j’ai noué des relations très fortes et qui sont désormais des amis sur qui je peux compter. Ce n’est pas un master uniquement rempli de bosseurs acharnés, mais aussi de gens ouverts et sociables. Donc c’est un master que je recommande chaudement et qui peut réellement changer la donne. Il ne faut pas avoir peur d’y postuler, quelque soit ton école d’origine, même école de commerce, tant que le profil reste cohérent. »

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Les métiers de la Finance en évolution

Les métiers de la finance sont en train d’évoluer : le Trading est de plus en plus réalisé de manière électronique. Le Trading tend à se réduire, mais n’est pas en passe de disparaître. Les profils Quants issus des Masters de Mathématiques sont aujourd’hui les favoris pour les métiers de Trading. Ils sont convoités pour leur compréhension des mathématiques sous-jacentes aux systèmes, et des subtilités techniques des modèles utilisés. Beaucoup d’opérationnels diront que le Trading ne nécessite pas forcément les connaissances techniques d’un Quant, les volumes étant générés sur des produits simples. Tout dépend en fait des produits traités et de la fréquence de Trading.

Les métiers en Finance vont également évoluer à cause des régulations qui tendent à modifier le business model des banques. En plus des changements réglementaires, la crise de 2008 a grandement remis en question l’appétit des clients pour l’innovation financière, freinant ainsi le développement de produits n’ayant que peu de justification économique, souvent les produits les plus complexes. Ces questions ne se posent pas pour le HFT car ce domaine repose sur de pures techniques quantitatives. Le recrutement dans ce domaine a connu un boom en 2010-2011 et demeure, depuis, calme.

Quel Master pour quel job ?

Jobs AlumnEye

Faire un Master de Mathématiques Appliquées avant d’entrer dans le monde du travail est une assurance, car le bagage théorique fait la différence. Ces Masters apportent des compétences techniques certaines et une bonne compréhension des produits et de leurs dynamiques, mais ne sont en aucun cas des gages de performances futures : un excellent élève ne fera pas forcément un bon Hedgefund Manager, comme le démontre la chute de LTCM en 1998. LCTM était un fonds d’investissement quantitatif composé des plus grands génies de la finance quantitative de l’époque dont Merton et Scholes.

Un ancien du Laure Elie témoigne : « le bagage théorique est assez violent dans ces programmes, surtout au El Karoui (EK), où les candidats sont bourrés de mathématiques fondamentales. Au LE, un peu moins, tu auras un bagage théorique moins poussé, mais la pédagogie y est bien meilleure selon moi, et généralement les élèves sortent du LE avec de bien meilleures bases et des concepts bien mieux assimilés. Après, ça veut dire que tu auras un bien meilleur potentiel de connaissance à tout ce qui touche à la finance. Mais attention, ces masters très souvent n’enseignent que peu les connaissances générales et intuitives à avoir en finance, et encore moins comment aborder les entretiens. AlumnEye est un très bon complément pour ça. »

Les Masters Spécialisés en Finance et les Masters de Mathématiques Appliquées sont complémentaires

En effet, afin de générer du PnL (= du profit), un trader doit :

  • soit établir des stratégies dans des situations de marché précises
  • soit orienter ses sensibilités résiduelles dans le sens du marché

Sur ces points, les Masters de Mathématiques n’ont pas de cours dédiés, tandis que les Masters en Finance de Marché traitent ces problématiques. Pour un trader ex-203 + ex-Laure Elie : « dans mes cours suivis au 203 et au LE, il y a très peu de cours que j’ai l’impression d’avoir suivi deux fois et chacune des formations a son domaine de spécialité ! »

Le point de vue des opérationnels sur cette différence de formation au sein des salles de marchés ?

Témoignage d’un ex-LE actuellement Quant :

« Un cursus en Mathématiques (en priorité LE et EK, mais aussi MASEF, Lamberton, MMMEF, M2IF) ouvre toutes les portes. LE et EK sont très réputés partout dans le monde, avec un fort réseau d’Alumni. Pour avoir consulté l’annuaire des anciens du LE, énormément d’entre eux sont désormais traders. Certains diront que c’est dommage d’avoir fait des mathématiques toute sa scolarité pour finalement devenir trader et ne plus jamais s’en servir. Tout dépend de ce que le candidat recherche dans son job : concrètement, si tu sais que tu veux être trader ou sales directement, peut être alors qu’il vaut mieux viser un master spécialisé type 203 ou Parisienne. Au Laure Elie, un stage en Trading, même en Trading exotique, n’est pas automatiquement accepté pour la validation du Master et doit faire l’objet d’une demande de dérogation.

Mon avis personnel en tant que professionnel (et Quant donc certainement biaisé), quelque soit le métier que tu ambitionnes en finance, si tu aimes les mathématiques, l’informatique et les mathématiques financières, que tu es prêt à travailler, fais un Master de Mathématiques. Le jeu en vaut la chandelle, et après tu pourras choisir le métier qui te plait.

Tu seras en concurrence avec les meilleurs étudiants des meilleures écoles d’ingénieur de France (X, Centrale, Télécom, ENSAE, etc.). Tu feras parti toi-même de ces meilleurs étudiants. Et il ne tient qu’à toi de faire la différence. La formation AlumnEye est alors hyper intéressante, la plupart de ces étudiants n’étant pas (au risque de me faire lyncher) forcément très à l’aise sur le « fit », il y a donc beaucoup de façons de faire la différence. D’autant plus qu’à l’étranger, et notamment Londres, moins d’importance est donnée à ton école et plus à ta performance à l’entretien. C’est difficile de devenir self-mademan en France si on a pas fait l’X ou une belle école, ailleurs c’est tout à fait possible en étant bon et en faisant la différence. »

Pour Guillaume ex-LE « AlumnEye peut être extrêmement intéressant, la plupart de ces étudiants n’étant pas forcément très à l’aise sur les questions de « fit ». Ne sous-estimez pas le fit car c’est vraiment ce qui fait la différence entre deux étudiants, bien plus que la technique. »

Pas de compromis entre les deux formations mais une solution : faire les deux. Et comme il est dit dans les nombreux témoignages sur le forum AlumnEye, le Réseau aide beaucoup pour faire la différence.

LA4Voir aussi : Nos offres de formation AlumnEye pour les entretiens en finance

Les sites web des différents programmes :