Pour ce troisième portrait dédié à une personnalité de la finance française, AlumnEye vous fait découvrir un symbole de cette nouvelle génération de banquiers aux multiples visages. Star des fusions-acquisitions chez Morgan Stanley et Bank of America-Merryll Lynch, écrivain, entrepreneur, président d’un groupe de presse et maintenant gérant d’un fonds, Bernard Mourad a plusieurs vies.

 

Puissance de la finance | Gratte-ciel de la Société Générale… | Flickr

Ses dates clés

  • 1975 : Naissance au Liban, sa famille fuit la guerre civile. Il grandit à Paris.
  • 2001 : Fraîchement diplômé de Sciences Po puis d’HEC, il intègre Morgan Stanley.
  • 2006 : Premier roman, Les Actifs corporels.
  • 2008 : Second roman, Libre échange.
  • 2012 : Il devient Managing Director de Morgan Stanley à Paris de la division Technologies, Médias et Télécommunications (TMT).
  • 2013 : Lancement de l’application mySOS sur iPhone dont il finance le lancement.dzd
  • 2015 : Il quitte Morgan Stanley pour devenir président d’Altice Media Group qui comprend plus de 20 titres de presse.
  • 2016 : Il quitte Altice Media Group pour rejoindre l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron comme conseiller spécial.
  • 2020 : Il rejoint Bank of America-Merrill Lynch en tant que directeur général des bureaux parisiens.
  • 2021 : Il rejoint Raine Group, banque d’affaires et fonds d’investissement spécialisé dans le secteur TMT.

Ses faits d’armes

Le parcours de Bernard Mourad est indissociable de celui du roi des télécoms et des médias européens, le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi. Les deux hommes se rencontrent en 2004 au commencement de l’empire Drahi et Bernard Mourad va devenir le banquier attitré de l’homme d’affaires qu’il conseille dans quasiment tous ses deals. C’est le début de 10 ans de transactions M&A dans les télécoms et les médias :

  • 2007 : Il conseille Patrick Drahi dans la fusion de Numéricable et Noos.
  • 2008 : Bernard Mourad est impliqué dans les acquisitions d’Altice – la holding de Drahi et la maison-mère de Numéricable – aux Antilles et dans les Caraïbes.
  • 2011 : Il conseille l’américain Hearst dans le rachat des magasines internationaux de Lagardère pour 650 millions d’euros.
  • 2014 : Altice entre en bourse, épaulée par Bernard Mourad.
  • 2014 : Il fait partie des banquiers qui conseillent Numéricable dans le rachat de SFR pour 17 milliards d’euros.
  • 2015 : Son dernier deal est le rachat de Portugal Telecom par Altice pour 7,4 milliards d’euros.
  • 2019 : Il gagne un procès contre Morgan Stanley sur fonds de prestations effectuées entre 2012 et 2014 n’ayant pas été payées.

LA4Lire aussi : Zoom sur : Matthieu Pigasse, le « Che Guevara » de la finance chez Lazard

Pourquoi parle-t-on de lui ?

logo-msDans la même veine que Matthieu Pigasse, Bernard Mourad est un banquier éclectique. Passionné par l’écriture, il trouve le temps malgré ses 4 heures de sommeil quotidien de publier deux romans en 2006 et 2008 : Les Actifs corporels et Libre Echange, deux dystopies sur le capitalisme ultra-libéral. Il écrirait en ce moment une pièce de théâtre. Ecrivain, mais aussi entrepreneur, Bernard Mourad a lancé une application mobile développée avec son argent personnel : MySOS. Fort de 75000 utilisateurs, c’est un réseau social qui peut sauver des vies en mettant en relation victimes, accidentés ou personnes fragiles avec des secouristes. Bernard Mourad, à partir de 2015 devient patron de presse. Il a accepté à la demande de Patrick Drahi de prendre la présidence d’Altice Media Group, quittant par la même occasion Morgan Stanley. Il a dirigé une vingtaine de titres de presse comme Libération, L’Express, L’Etudiant, Point de Vue … Avant de rejoindre Emmanuel Macron pour sa campagne présidentielle de 2017, il est notamment en charge de la collecte de fonds pour le candidat à l’élection présidentielle. En 2020, il fait un retour en banque d’affaires au sein de l’américain Bank of America-Merrill Lynch en tant que directeur général du bureau parisien, poste qu’il quitte vite pour rejoindre Raine Group en 2021.

Bernard Mourad est un personnage atypique qui est la preuve de la richesse intellectuelle et de la diversité des profils du monde de la banque d’affaires. Il appartient aux meilleurs banquiers de sa génération : à la fois incontournables en M&A, proche des pouvoirs publics, mais aussi capables de devenir des capitaines d’industrie.

 

Hadrien Comte, étudiant à HEC Paris et Contributeur du blog AlumnEye