Diplômé des Mines et de HEC, Emmanuel Ladoux a réalisé la plus grande partie de sa carrière au sein d’Oliver Wyman, un des cabinets de conseil en stratégie les plus prestigieux au monde. Fort de cette expérience, il distribue de nombreux et précieux conseils pour tout étudiant souhaitant travailler dans le monde très sélectif du consulting. Cette interview est également l’opportunité de découvrir Solstice Lab, la société qu’il a fondée afin d’apporter des solutions hautement personnalisées aux entreprises pour booster leur performance grâce à la data science et l’IA.

Peux-tu nous présenter ton parcours ?

5 questions Emmanuel Ladoux, ex Principal chez Oliver Wyman

Je suis diplômé de Mines ParisTech (2006) et du Master HEC Entrepreneurs (2007). A la sortie de mes études, j’ai rejoint Oliver Wyman. Pensant passer 6 mois, puis 2 ans, puis 5 ans dans le conseil, j’y ai finalement passé… 12 ans, avec une 2ème expérience au BCG Gamma.

Puis j’ai créé Solstice Lab en 2019. Nous sommes un cabinet à la croisée des mondes entre data science et conseil en stratégie. Nous accompagnons nos clients dans les projets pour lesquels la data joue un rôle central.

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Quelles étaient tes missions au sein des cabinets Oliver Wyman et BCG ?

En 12 ans de carrière, j’ai bien sûr travaillé pour des dizaines de clients, dans plusieurs secteurs, en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique du Nord… c’est tout le charme du conseil.

Mais j’ai plus particulièrement travaillé pour les secteurs de la Grande Distribution et de la Grande Consommation sur des sujets « quantitatifs », c’est-à-dire nécessitant de manipuler et faire parler des grands volumes de données. C’est particulièrement critique dans la grande distribution, où des millions de clients achètent des millions de produits dans des milliers de magasins, tous les jours… toutes ces expériences ont été pour moi l’occasion de développer de vraies compétences techniques : data science et machine learning, data engineering, business intelligence… et surtout, articulation entre technologie et business.

 

Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui visent ces grands cabinets ?

Tout d’abord je leur dirais que commencer sa carrière dans un grand cabinet de conseil est un excellent choix. Les cabinets « top tier » sont une école exigeante et très formatrice. A ces étudiants ambitieux, je donnerais les 5 conseils suivants :

  • Je commence par le plus évident : préparez-vous ! Les processus de sélection des grands cabinets sont extrêmement normés, et s’y préparer est indispensable. Les entretiens se découpent classiquement en 3 parties : présentation de votre candidature, étude de cas, questions à l’interviewer.
    Le « plat de résistance », les études de cas, sont une sorte de rite de passage dans le monde du conseil : mieux vaut donc y être bien entraîné… Pour s’y former, je recommande de commencer par potasser les très bons livres qui y sont consacrés : « Case In Point », « Ace Your Case », etc. Le simulateur de cas sur le site du BCG est très bien fait.
  • Structurez-vous ! Pour mener à bien une étude de cas, il est indispensable d’être structuré dans son approche. Selon le bon vieux principe cartésien, l’étude de cas est un problème (ex. : « comment augmenter l’EBITDA de notre client ? ») qu’il faut découper en sous-problèmes (« augmenter le CA ? baisser les COGS ? baisser les frais de siège ? »). Pour bien faire ce découpage, il n’y a qu’un principe qui vaille, le fameux « MECE : Mutually Exclusive and Collectively Exhaustive », bien connu de McKinsey… si cet acronyme ne vous dit rien, je vous recommande de vous renseigner à son sujet. A contrario, ce qu’il ne faut pas faire : se précipiter sur une piste de solution possiblement anecdotique.
  • Ne surestimez pas l’intérêt des « frameworks sur étagère » (SWOT, 4P, forces de Porter, 35C, etc. etc.). Dans l’étude de cas, l’interviewer cherche à tester votre agilité, créativité, rigueur, sens de l’écoute, capacité de synthèse, etc. plutôt que des « connaissances » … qu’on ne croise d’ailleurs pas si souvent au quotidien en tant que consultant !
  • Raisonnez en ordres de grandeur. Les consultants aiment les chiffres. Vous devez donc être capables de réaliser des calculs simples rapidement. Tout le monde peut commettre des erreurs de calcul, mais le plus important est de s’en rendre compte sur le moment, en testant bien la pertinence des ordres de grandeurs.
  • Enfin, un dernier conseil : n’oubliez pas que le monde est petit. Un cabinet qui ne vous fait pas d’offre de job aujourd’hui vous en fera peut-être une dans 2 ans ou dans 5 ans. Remerciez les équipes RH et interviewers qui ont pris le temps de vous rencontrer, et remerciez encore plus ceux qui vous donnent un feedback circonstancié.

Pour conclure : rien de tel que de tester ses compétences grandeur nature avec des consultants expérimentés.

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Pourquoi avoir décidé de monter ta propre entreprise ?

Chez Solstice Lab, nous développons et déployons des solutions Data & Analytics sur-mesure, qui simplifient les problématiques business les plus complexes, avec des résultats opérationnels rapides et mesurables. Un exemple concret serait le développement d’un outil d’aide à la détection de « churners » potentiels – clients que l’entreprise risque de perdre – pour assister les commerciaux d’un distributeur B2B. Nous opérons également sur l’automatisation de process financiers pour une société de services du secteur Sécurité-Défense ou encore le développement de tableaux de bord de suivi des coûts pour une grande banque d’investissement.

Notre équipe est constituée de profils de très haut niveau. A commencer par notre Directeur Technique & Scientifique, Andrey Ilin, l’un de ces précieux profils « hybrides », scientifique de formation (X 2010, physique théorique), et diplômé d’HEC avec une expérience significative de 5 ans dans le conseil chez Oliver Wyman.

Pourquoi avoir lancé Solstice Lab ? C’est très simple : pour les profils comme les nôtres, il y a un boulevard. La demande des entreprises en accompagnement sur des sujets data est énorme. L’offre, elle, est polarisée entre consultants en management d’une part, et sociétés d’ingénierie d’autre part – et finalement peu d’acteurs capables de se positionner à l’intersection des 2 de façon compétitive. Ce dont les clients ont besoin, et qu’ils peinent parfois à identifier, ce sont des partenaires capables de parfaitement comprendre et conseiller le métier et les dirigeants, aussi bien que de se retrousser les manches et produire de façon agile des solutions techniques sur-mesure et de haute qualité. C’est que nous faisons tous les jours avec et pour nos clients !

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Est-ce que tes différentes expériences en conseil t’ont aidé dans ton projet entrepreneurial ? Pourquoi ?

Bien sûr, en tant que consultant, j’ai appris à être un très bon analyste. En tant que manager, j’ai appris à gérer et mener à bien des projets complexes. En tant qu’Associate Partner, j’ai appris à établir des relations commerciales avec des clients. Et dans tout mon parcours j’ai évidemment accumulé énormément d’expérience et de connaissance sur ce qui fait la réussite d’un projet d’entreprise complexe à forte composante technologique. Autant de compétences qui me servent quotidiennement dans le développement de Solstice Lab.

D’ailleurs nous cherchons 3 types de profils : data scientist (profil école d’ingénieur), developper (profil école d’informatique) et consultant (école de commerce ou école d’ingénieur), si cela vous intéresse vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante talents@solistice-lab.com

Anthony SULIO, étudiant à l’Université Paris-Dauphine et responsable éditorial du blog AlumnEye