Suite et fin de notre série d’articles qui décrypte le recrutement en Private Equity. Aicha, chasseuse de tête, nous livre à présent ses 10 conseils clés pour intégrer ce secteur aussi convoité que difficile à intégrer, demandant souvent au moins 1 à 2 ans d’expérience significative en M&A dans les meilleures banques d’investissement.

Même si cela est moins le cas aujourd’hui, certains fonds recrutant des jeunes diplômés, les places restent très limitées et nécessitent une compréhension forte du métier, de son écosystème, des compétences techniques très élevées, et un sens business très développé. Découvrez sans plus attendre les conseils qui vous permettent de faire la différence.

1. Avoir une vision claire du marché du Private Equity en France

Décrocher un stage ou un CDI en Private Equity est aussi difficile qu’un novice en équitation qui souhaite réaliser un parcours de saut d’obstacles sans faute. Cela nécessite beaucoup de préparation, et il faut donc commencer à y réfléchir dès les premières années d’études.

Avant de construire le CV parfait, un travail préliminaire est à effectuer. Tout d’abord, il faut faire des recherches sur les différentes typologies de fonds en Private Equity : que ce soit à propos de leur nature (primaire, secondaire, « mino », « majo »), leur taille (Small, Mid ou Large Cap) ou leur secteur d’activité (TMT, FIG, santé). Il faut savoir quel type de fonds vous convient le plus. Une fois cette première étape accomplie, il est nécessaire d’étudier les différents fonds de la place parisienne et leurs équipes. Au moment de postuler, il faut détenir une véritable connaissance de l’écosystème des fonds et de leur culture.

2. Comprendre la culture de l’équipe

Les questions d'entretien en Private EquityAvant d’aller en entretien, il faut toujours faire ses recherches sur l’équipe, le background des membres et leurs centres d’intérêts. Les équipes étant petites, il est essentiel de « fiter » avec elles : comprendre la culture d’un fonds, c’est avant tout comprendre les personnes qui le constituent. S’ils ont tous fait une école de commerce et étaient des membres actifs d’une association, c’est délicat de déclarer « moi j’ai toujours refusé de faire une asso, c’est une perte de temps ». De même, si c’est une équipe multiculturelle avec notamment des binationaux, il faut démontrer une attractivité pour le voyage ou la découverte de nouvelles cultures.

Il faut donner le maximum d’éléments qui montrent les points en commun entre le candidat et le fonds qu’il souhaite rejoindre. Ainsi, un élément à ne pas négliger dans sa préparation est la construction de son réseau. Un networking efficace, c’est échanger avec le plus de personnes dans le secteur, ce qui permet non seulement de maximiser les chances que son CV soit mis en haut de la pile en période de process, mais aussi et surtout d’avoir une connaissance du fonds plus personnelle.

3. Être au courant de l’actualité des fonds dans lesquels on postule

Il est primordial de connaître tous les éléments qui le concernent. Arriver en entretien en ne sachant rien de l’équipe, de la stratégie ou des sociétés est rédhibitoire. Il est très facile de trouver des informations en ligne, notamment sur les sites des fonds eux-mêmes qui renseignent le nombre d’actifs sous gestion, de levées de fonds et leur montant, leurs secteurs d’investissement ainsi que la liste des sociétés dans lesquelles ils ont investi.

LA4Lire aussi : Stage ou CDI : quel CV pour travailler en Private Equity ?

 

4. Être prêt techniquement

Il faut être prêt avant même de postuler, car cela peut aller très vite entre l’envoi de la candidature et le moment où l’on est rappelé en entretien. Les places dans le milieu sont très chères, et donc il ne faut surtout pas se rater sur les questions techniques ou sur les tests de modélisation.

On n’insistera jamais assez sur la préparation, et ça tombe bien, AlumnEye a lancé un site pour se préparer au cas LBO demandé lors des entretiens en Private Equity.
Retrouvez cette formation sur le site www.traininglbo.com.
TrainingLBO.com, c’est une méthodologie complète pour réaliser un modèle LBO, animée par un expert du LBO Modeling qui a travaillé avec les plus grands fonds d’investissement.
Pour s’inscrire à la formation : www.traininglbo.com et pour toute autre question sur cette formation : contact@traininglbo.com

5. Savoir parler de ses missions

Que ce soit en stage ou en CDI, postuler en capital-investissement suppose d’avoir déjà de l’expérience à son actif. 90 % des gens postulant en stage et l’intégralité des candidats pour un CDI  sont des personnes qui ont déjà travaillé sur des deals M&A, que ce soit sur les aspects financiers ou de marché. Il faut toujours savoir parler des deals mentionnés sur son CV, mais également avoir une compréhension complète de ces opérations. Autrement, cela peut laisser penser que le candidat n’a pas réellement travaillé sur la transaction ou qu’il a juste renseigné un deal au hasard.

6. Penser stratégie, pas seulement finance.

Questions de Private EquityPour départager deux profils similaires venant du M&A ou du TS, les recruteurs vont observer leur manière de raisonner, de voir le tableau dans son ensemble : the Big Picture. Ils vont non seulement chercher à savoir s’il y a un secteur qui peut les intéresser plus qu’un autre, mais surtout s’ils connaissent les facteurs qui stimulent un secteur particulier. Pour cela, l’interviewer va tester le Business Sense des candidats : il faut donc savoir parler du marché et pas seulement des chiffres.

 

7. Avoir un esprit critique

« Est-ce qu’il y a une société dans notre portefeuille dans laquelle tu n’aurais pas investi ? » est une question qui revient très fréquemment au cours des entretiens en Private Equity. De nombreux candidats ont peur d’y répondre par peur de froisser l’interviewer alors qu’il est justement attendu d’eux qu’ils exposent leur pensée par le biais d’une argumentation solide. Il arrive qu’un fonds réalise un mauvais investissement ou que l’on ne soit pas d’accord avec un investissement, mais il faut savoir l’expliquer avec des arguments, des chiffres et des informations sur le marché. En effet, il ne faut pas toujours aller dans le sens de l’interviewer en croyant qu’on lui fait plaisir, bien au contraire.

    TÉLÉCHARGE LE GUIDE DE LA FINANCE GRATUITEMENT

Rédigé par des pro, ce guide décrit les métiers de la finance et t'aidera à y voir + clair dans ton orientation !

8. « Avez-vous d’autres process ? »

Il faut faire attention à cette question piège. Quand on postule en stage en Private Equity, il peut être bien vu de dire que l’on a d’autres process, à condition que ces diverses candidatures soient cohérentes. Ainsi, pour un poste dans un fond Mid Cap, le recruteur ne comprendra pas que le candidat lui atteste qu’il est en process dans des fonds Large Cap. Cela peut donner un mauvais signal à l’interviewer qui va croire que l’on postule à tous les établissements de la place financière, juste pour intégrer le Private Equity, peu importe les fonds et leurs spécificités.

Au contraire, la motivation d’un candidat pour rejoindre un type de fonds doit être bien construite et définie, car un poste au sein d’un fonds Mid Cap est complètement différent d’un en Large Cap. Être cohérent dans ses choix est donc la clé pour affronter sereinement cette question, mentir à son interviewer étant une fausse bonne idée. Le Private Equity est un très petit univers, et chaque information est facilement vérifiable en un coup de téléphone.

9. Ne jamais parler de rémunération

Entretien Private EquityCe sujet est à éviter non pas parce que c’est tabou, mais car cela donne un mauvais signal, notamment lors des premiers entretiens. Il faut toujours attendre la fin des process pour en parler et la négocier si c’est possible.

Si on passe par un chasseur de tête, il faut être transparent sur sa rémunération actuelle : que l’on vienne du M&A, du conseil en stratégie ou du TS, les grilles salariales sont connues, quel que soit le niveau de séniorité. Le chasseur sait combien chacun gagne, donc lui mentir est ici aussi contre productif. Loin de là, ce dernier est là pour aider le candidat et lui dire si l’opportunité pour laquelle il postule est en cohérence avec ce qu’il a aujourd’hui ou pas.

10. Toujours répondre à un chasseur de tête

Pour leur recrutement, 90 % des fonds de Private Equity Tier-1 font appel à des chasseurs de tête. S’ils vous écrivent à un moment donné dans votre carrière et que vous n’êtes pas intéressé, une réponse simple mais précise suffit : « Merci pour votre message, mais je ne cherche pas à faire de move pour le moment ». Un candidat qui ignore un chasseur de tête donne un très mauvais signal, et quand il cherchera à rejoindre le PE une poignée d’années plus tard, il passera au second plan. De plus, dans un process en Private Equity, le chasseur de tête est celui qui fait le lien entre candidat et recruteur donc il est primordial de garder une bonne relation avec celui-ci.

LA4Lire aussi : CDI / Stage : comment préparer un entretien en Private Equity ?

Intégrer un fonds de Private Equity est un parcours du combattant. Les candidats sont nombreux, au contraire des places disponibles. Passer à travers ces processus de recrutement demandera une préparation intensive mais aussi une attitude irréprochable, car tous les signaux que vous enverrez aux chasseurs et fonds seront décryptés et analysés.

 

Loïc Banh, étudiant à HEC Paris et Responsable du blog AlumnEye